Hongrie : la taxe exceptionnelle sur les entreprises devrait rapporter plus de 2 milliards d'euros

  • AFP
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La taxe exceptionnelle sur les entreprises annoncée mercredi par la Hongrie pour faire face à la hausse des prix liée à la guerre en Ukraine et à des dépenses militaires devrait rapporter plus de 2 milliards d'euros, a annoncé le gouvernement jeudi.

Cette nouvelle taxe, dont l'instauration avait été annoncée mercredi par le Premier ministre populiste hongrois Viktor Orban, concernera principalement les secteurs bancaire et énergétique, a-t-il été précisé jeudi.

Le gouvernement espère ainsi collecter 300 milliards de forints (760 millions euros) en taxant chacun de ces secteurs, soit un total de 600 milliards de forints (plus d'1,5 milliard d'euros), a détaillé le ministre du Développement économique Marton Nagy, lors d'une conférence de presse.

La taxation des chaînes de vente au détail, des sociétés d'assurance, des compagnies aériennes, des entreprises de télécoms et des groupes pharmaceutiques fournira 200 milliards de forints supplémentaires (environ 500 millions d'euros), a-t-il ajouté. "Il ne s'agit pas de s'emparer des bénéfices, mais du surplus des bénéfices", a déclaré M. Nagy.

Une taxe sur les revenus publicitaires sera également instaurée, devant rapporter 15 milliards de forints (38 millions d'euros), a encore précisé M. Nagy.

Ces nouvelles taxes - dépassant au total les 800 milliards de forints (2 milliards d'euros) - s'appliqueront en 2022 et 2023, a indiqué le ministre, refusant de dire si elles pourraient être prolongées au-delà.

Dans une vidéo postée sur Facebook mercredi, M. Orban avait expliqué que l'argent débloqué par cette nouvelle taxation serait fléché dans deux directions : d'une part pour renforcer l'armée, d'autre part pour plafonner les prix de l'énergie et de l'eau.

La guerre et "la politique de sanctions de Bruxelles" contre la Russie ont entraîné une "augmentation des prix" qui, avec de surcroît la hausse des taux, "procurent des bénéfices supplémentaires aux banques et aux multinationales", avait justifié le Premier ministre hongrois.

Cette annonce survient quelques jours après l'instauration d'un deuxième état d'urgence dans le pays, en raison de l'offensive russe, alors que le premier, lié à l'épidémie de Covid-19, doit expirer mardi prochain.

Les entreprises réalisant des bénéfices supplémentaires doivent aider l'économie hongroise et contribuer aux dépenses pour la défense du pays, qu'il s'agisse de réduire les factures des ménages ou de financer la défense nationale, a affirmé jeudi Gergely Gulya, le chef de cabinet de M. Orban.

Par ailleurs, le gouvernement a également annoncé jeudi que seules les voitures immatriculées en Hongrie pourraient désormais faire le plein dans les stations-service du pays où les prix sont plafonnés depuis novembre (à environ 1,2 euro le litre), afin de décourager le "tourisme de réservoir". "Les automobilistes avec des plaques étrangères devront payer le prix du marché", a précisé M. Gulyas.

Commentaires

Christian Méda…

Voici toutes les bonnes décisions qui doivent conduire résolument à la destitution d'un autocrate, sauf à clarifier cette autocratie en dictature pure et simple.
Les Hongrois vont payer cher leur erreur de jugement, pour autant qu'ils aient vraiment voté pour Orban à la majorité.

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