Méditerranée : Beyrouth achète du matériel militaire à la France pour « sécuriser » ses futurs champs d'hydrocarbures

  • AFP
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Le gouvernement libanais a signé vendredi à Paris une lettre d'intention en vue d'acquérir auprès de la France du matériel militaire pour "sécuriser" ses futurs champs d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, une ressource contestée qui génère de nombreuses tensions dans la région.

Reçu par le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé la "signature d'une lettre d'intention sur l'acquisition de matériel français pour renforcer nos capacités de défense et de sécurité".

"La plus grande part servira d'ailleurs à renforcer nos forces navales et à nous doter de capacité d'aéromobilité maritime", a-t-il précisé dans la cour de l'Élysée avant sa rencontre avec le président français. "C'est un investissement incontournable dans la sécurité de nos champs gaziers et pétroliers en mer".

Le Liban a signé début 2018 son premier contrat d'exploration d'hydrocarbures avec un consortium de groupes français, italien et russe, qui couvre un bloc d'exploration dont une partie se trouve dans une zone maritime disputée avec Israël, qui a elle-même annoncé début 2018 un contrat de fourniture de gaz à l'Egypte.

Le puissant mouvement libanais Hezbollah, qui a été combattu par l'État hébreu en 2006 et possède des missiles pouvant atteindre les infrastructures offshore d'Israël, s'est dit prêt à défendre l'État libanais pour pouvoir remporter la "guerre du gaz".

Ailleurs en Méditerranée orientale, d'importantes réserves ont aussi été découvertes au large de Chypre, provoquant des tensions entre l'île, membre de l'UE mais dont l'armée turque occupe le tiers nord, et la Turquie.

Concernant le financement du matériel militaire libanais, M. Hariri a indiqué que son allié historique français a "encore une fois fait preuve de son soutien en offrant sa garantie pour un crédit à des conditions généreuses à hauteur de 400 millions d'euros". Cette lettre d'intention fait partie des "suites opérationnelles aux engagements que nous avons pris ensemble à Rome en mars 2018 pour la fourniture d'équipements à l'armée libanaise", a déclaré Emmanuel Macron.

À la Conférence de Rome sur la sécurité du Liban, Paris avait ouvert une ligne de crédit de 400 millions d'euros pour les forces armées et de sécurité libanaises, pour doter le pays d'une véritable marine. D'autres pays et institutions avaient aussi promis des fonds. Lors de la conférence, les "participants ont également noté positivement la proposition du Liban de renforcer la capacité de la marine libanaise", selon la déclaration conjointe à l'issue de la conférence.

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