La facture de la décarbonation de l'industrie française évaluée entre 50 et 70 milliards d'euros

  • AFP
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Décarboner l'industrie française pour la rendre moins émettrice de gaz à effet de serre et préserver le climat engendrera "entre 50 et 70 milliards d'euros" d'investissements et surcoûts pour les entreprises en sept ans, a indiqué mercredi le ministère de l'Industrie.

Cette estimation, plus large que les 50 milliards initialement envisagés, a été divulguée en marge de la publication des contrats de transition écologique signés par 32 des 50 industriels les plus émetteurs de CO2, cimenteries, sidérurgistes, fabricants d'engrais, agroalimentaire, que le gouvernement encourage depuis 2022 à baisser leurs émissions de façon accélérée en échange d'aide publique.

Ces 32 contrats concernent les 50 sites industriels français qui totalisent près de 60% des émissions de carbone de l'industrie, et sont les plus nocifs pour le climat.

"On a pu repréciser la facture de la décarbonation en fonction du coût des intrants qui est encore imprécis à ce jour (biomasse, électricité, biogaz, hydrogène, capture de carbone, etc) et on a évalué la facture entre 50 et 70 milliards d'euros", a précisé l'entourage du ministre Roland Lescure à l'AFP.

Le 23 juin, en marge du salon aéronautique du Bourget, le ministre avait évalué la facture de cette "révolution industrielle" à 50 milliards d'euros d'investissement pour atteindre les objectifs de décarbonation des 50 sites d'ici 2030.

"Les industriels ne seront pas livrés à eux-mêmes", a souligné son cabinet, en mettant en avant les aides publiques: 5,6 milliards d'euros d'aides à la décarbonation seront pris dans le plan France 2030, complété par 4 milliards d'euros d'aide à la production d'hydrogène décarboné pour l'industrie puisés aussi dans le plan France 2030.

L'Elysée avait promis fin 2022 de doubler les aides à la décarbonation si les engagements des industriels étaient au niveau demandé, ce qui porterait le soutien de l'Etat autour de 30% de la facture, selon l'entourage de M. Lescure.

Au delà, l'industrie bénéficie aussi du flux des Certificats d'économie d'énergie (CEE) qui sont des dispositifs indépendants du budget de l'Etat mais qui soutiennent les efforts pour réduire le gaspillage d'énergie, soit un milliard d'euros en 2023.

Parmi les sites sollicités par l'Etat figurent par exemple Arcelor Mittal à Dunkerque et Fos-sur-Mer, les cimenteries Vicat, Lafarge, Calcia, les usines chimiques du Grand Est, les fabricants d'engrais Yara ou Borealis, la verrerie d'Arques, les raffineries Esso-ExxonMobil et TotalEnergies en Normandie, Air Liquide en PACA, les producteurs de sucre Tereos et Cristal Union.

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MXT

Lafarge + Daesch = coeur

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