IRSN (sûreté nucléaire) : de meilleurs salaires pour recruter, réclament les syndicats

  • AFP
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Les syndicats de l'IRSN, l'institut technique sur lequel s'appuie l'Autorité de sûreté nucléaire, ont dénoncé lundi des moyens "insuffisants" et des compétences "fragilisées", compte tenu de contraintes budgétaires qui compliquent le recrutement d'ingénieurs, alors que l'Etat souhaite relancer la filière nucléaire.

"Ses moyens sont insuffisants et ces compétences sont aujourd'hui fragilisées, mettant en péril la capacité de l'Institut à mener à bien ses missions", a estimé une intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC), selon laquelle "l'IRSN a des difficultés importantes pour recruter et fidéliser ses salariés".

L'intersyndicale estime que les contraintes budgétaires de cette structure "ne permettent pas de proposer des salaires comparables avec les organismes qui opèrent dans le même domaine d'activité, tels qu'EDF, ORANO (ex-Areva), CEA (Commissariat à l'énergie atomique)".

"De plus en plus de salariés quittent l'IRSN pour ces organismes qui proposent de surcroît des augmentations plus conséquentes", a souligné l'intersyndicale de cette structure, qui emploie aujourd'hui 1.725 collaborateurs dans neuf sites en France.

Spécialiste de la question du risque nucléaire, l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) intervient notamment sur la prolongation de la durée de vie des réacteurs au-delà de 40 ans, le démarrage de l'EPR de Flamanville, le stockage des déchets en profondeur, la propulsion nucléaire, le redémarrage des réacteurs actuellement en arrêt.

L'IRSN intervient également en cas de crise nucléaire, comme la crise de Fukushima en 2011 ou lors de l'invasion de l'Ukraine et de l'occupation par l'armée russe des centrales nucléaires de l'Ukraine.

Après un rapport de la Cour des comptes rendu fin 2021, mettant en garde sur la pérennité des missions, l'IRSN a "interpellé fin janvier 2022 ses ministères de tutelles sur sa situation alarmante et a rappelé qu'entre 2012 et 2021 ses ressources publiques ont baissé de 11%, soit une perte de 27 millions d'euros, alors même que ses effectifs ont été maintenus", a souligné l'intersyndicale.

"Compte-tenu de cette situation, les 5 ministres de tutelles ont déclenché une mission flash en avril afin d'identifier une trajectoire de financement de l'IRSN pour les années 2023 à 2027. Parallèlement, le Comité social et économique (CSE) a déclenché un droit d'alerte économique dont il aura les résultats en septembre", ont ajouté les syndicats.

Selon eux, l'IRSN a obtenu une autorisation d'augmentation de sa Rémunération moyenne des personnes en place (RMPP) en 2022 de 3,7% (dont 1,15% d'augmentation générale), contre 3,9% pour le CEA, par exemple.

En conclusion, l'intersyndicale demande "une augmentation de la dotation permettant notamment une réévaluation de la RMPP afin d'attirer et de fidéliser les salariés".

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