Israël : la production gazière a débuté sur le gisement géant de Leviathan

  • AFP
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La production gazière a débuté mardi sur le gisement offshore israélien de Leviathan, "le plus important projet énergétique de l'histoire d'Israël", visant à faire de l'État hébreu une puissance énergétique régionale, ont indiqué des responsables.

Découvert en 2010, ce gisement en Méditerranée renferme des ressources exploitables chiffrées à environ 605 milliards de m3 de gaz naturel, selon le consortium israélo-américain qui pilote ce projet.

"Pour la première fois de son histoire, Israël est une puissance énergétique, à la fois capable de suffire à ses besoins, d'obtenir son indépendance énergétique, et d'exporter du gaz naturel vers ses voisins afin de renforcer sa position régionale", a déclaré dans un communiqué Yossi Abu, le PDG de la société israélienne Delek, membre du consortium exploitant Leviathan.

Delek avait indiqué récemment à l'AFP que l'exportation de ce gaz vers l'Égypte devait débuter rapidement, voire dès le 1er janvier, via le pipeline sous-marin EMG reliant la ville israélienne d'Ashkelon à El-Arich, en Égypte, en contournant la bande de Gaza.

Le consortium exploitant Leviathan a signé un accord évalué à plus de 15 milliards de dollars (13,3 milliards d'euros) avec le groupe égyptien Dolphinus pour de l'approvisionnement en gaz naturel sur 10 ans. Israël a déjà acheté du gaz à son voisin égyptien et vendu à la Jordanie - seul autre pays arabe avec lequel l'État hébreu a un accord de paix - mais il s'agira de la première fois qu'il exporte son trésor bleu vers le pays des pharaons.

L'exportation de gaz vers l'Égypte est "la plus importante coopération économique" entre les deux pays depuis la signature de leur accord de paix il y a 40 ans, s'est félicité le ministre israélien de l'Énergie, Yuval Steinitz.

Vers l'Ouest

Localisé à quelque 130 km à l'ouest du port israélien de Haïfa, Leviathan est relié par deux gazoducs sous-marins à sa plateforme d'exploitation, située à dix kilomètres des côtes. Le développement du gisement gazier, qui a nécessité des investissements de 3,6 milliards de dollars selon le consortium formé aussi du groupe américain Noble, doit permettre à Israël de resserrer ses relations avec d'autres Etats du bassin méditerranéen.

Après l'Égypte, Israël doit signer jeudi à Athènes avec la Grèce et Chypre un accord sur le projet de gazoduc EastMed. Ce pipeline de 2 000 km doit permettre d'acheminer entre 9 et 11 milliards de m3 de gaz naturel par an depuis les réserves offshores au large de Chypre et d'Israël, vers la Grèce, ainsi que vers l'Italie et d'autres pays du sud-est de l'Europe grâce aux gazoducs Poseïdon et IGB.

Ce nouvel accord intervient sur fond de tension après la récente signature d'un accord maritime entre la Turquie et le Gouvernement libyen d'union (GNA), reconnu par l'ONU. Cet accord a été vivement condamné par plusieurs pays, car il permet à Ankara de revendiquer des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale riches en hydrocarbures.

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