La Bretagne « a besoin » du parc éolien en baie de Saint-Brieuc, estime le président de la région

  • AFP
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Le président (PS) de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard a défendu mardi le parc éolien en baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), contesté en justice par les pêcheurs, assurant que les travaux étaient conformes au calendrier.

"On ne peut pas se départir de cette nouvelle énergie, on en a besoin", a estimé M. Chesnais-Girard alors que la droite bretonne et le Rassemblement National demandent une mission d'information sur ce projet. "Il faut que chacun ait conscience qu'il y a un enjeu, c'est de produire de l'électricité. Il faut décarboner l'économie, c'est indispensable", a ajouté le président de la région.

La Bretagne importe 80% de l'électricité qu'elle consomme, selon le gestionnaire du réseau d'électricité RTE. La production éolienne bretonne a augmenté de 15,6% en 2020 grâce notamment à une météorologie favorable et représente la moitié de l'électricité produite dans la région.

"Si on ne veut pas de nuisance sur terre, si on ne veut pas de nuisance en mer, mais qu'on veut quand même de l'énergie, à un moment donné, ça va poser quelques problèmes", a poursuivi M. Chesnais-Girard. "Et on ne peut pas, sur un coup de menton, dire on abandonne un projet de dix ans alors que toutes les études environnementales sont réalisées." "Les études scientifiques sont là, le travail est mené avec sérieux et les forages se réalisent (...) Les chantiers réalisés, au regard des déclarations des industriels, me semblent en phase avec le calendrier initial", a-t-il ajouté.

L'élu a aussi dit comprendre "les inquiétudes" des pêcheurs, qui ont saisi la justice administrative pour faire suspendre les travaux. "S'ils disent que les vibrations, les bruits ou la turbidité pendant la phase de travaux pourraient éloigner la coquille, je comprends cela", a-t-il dit. Mais "les scientifiques disent le contraire", a pointé le président. Il a aussi regretté "des erreurs de communication, des erreurs de posture" des entreprises menant les travaux.

Le parc éolien de la baie de Saint-Brieuc doit être érigé à 16,3 kilomètres de la côte. D'une capacité totale de 496 MW, avec 62 éoliennes de 205 m de haut, il est censé produire l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 835 000 habitants, selon son promoteur Ailes Marines.

Commentaires

Thomas

Les raleurs en chef manifestent contre ce projet, mais se soucient peu de comment est produit le carburant qu'ils mettent dans leur voiture. Et oui, produire le plus loin possible de chez soi, c'est mieux... :-)
NIMBY quand tu nous tiens.
Bravo au président de Région de défendre ce projet et honte aux LR et RN de tomber dans le populisme primaire sur le sujet de l'éolien.

olivier de boissezon

C'est courageux de la part d'un homme politique. Bravo.

jean-jacques Attia

Le PS n'a plus qu'une existence théorique, en tant qu'un des objets du dégagisme qui s'est largement exprimé lors des derniers scrutins. Qu'a-t-il à perdre à afficher son soutien à l'éolien, après avoir torpillé, comme d'autres, la recherche dans le domaine du nucléaire ? Après avoir œuvré à la privatisation d'EDF ? Entre autres subtilités...
Il faut cesser de regrouper derrière LR et RN les opposants à la substitution du nucléaire par les ENRi. C'est quand même moins simpliste que cela. LR et RN sont aussi objets de dégagisme.

Th.Bretin

Torpiller n'est sans doute pas le bon verbe, il n'est pas difficile de trouver des arguments contre le nucléaire ou plutôt sur les déchets qu'il produit et sur son coût réel jamais bien provisionné. En ce moment les mini réacteurs sont sous les feux des projecteurs, ces réacteurs de plus petite taille (ou "SMR") seraient plus sûrs et plus facilement acceptés par la population. Pourtant, il ne s’agit pas de réacteurs "de poche" ! Avec 170 MWe, Nuward, le projet français dans les cartons, représente 40% de la puissance du réacteur 1 de Fukushima, ce qui est loin d’être dérisoire.
Si des réacteurs plus puissants sont effectivement plus dangereux, multiplier les installations de petite taille soulève d’autres problèmes : encore plus de sites nucléaires, et des transports radioactifs potentiellement plus nombreux, qui accroissent la vulnérabilité du territoire français face au risque d’accident et au risque terroriste. 
Et malgré leur petite taille, ces nouveaux réacteurs continueront à générer des déchets radioactifs ingérables. Ils perpétueront la pollution des mines d’uranium et les rapports néocoloniaux de la France avec les pays producteurs de minerais.
Les quelques estimations pour différents projets de petits réacteurs modulaires suggèrent que le coût de leur électricité serait deux fois supérieur à celui des réacteurs les plus puissants (le coût de ces réacteurs est un sujet à creuser).  

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