La demande de produits pétroliers a reculé en France en 2023 mais loin des objectifs climatiques

  • AFP
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La consommation de produits pétroliers en France a baissé de 1,6% en 2023, un recul insuffisant au regard des objectifs climatiques de sortie des énergies fossiles, selon des chiffres divulgués mardi par le syndicat professionnel des entreprises pétrolières.

En 2023, la consommation totale des produits pétroliers (carburants, fioul domestique, lubrifiants, bitume, matières premières pour la pétrochimie) a atteint 65 millions de tonnes, contre 66 millions en 2022 et 67 millions en 2021, a indiqué l'Ufip lors de sa conférence annuelle.

Cela représente une baisse de 1,6% de la consommation par rapport à 2022 et même une baisse de 10,6 % par rapport à 2019, l'année de référence précédant la pandémie de Covid-19.

La baisse a été "plus marquée" pour certains produits, comme le carburant aérien, "qui n'a pas encore retrouvé ses niveaux prépandémiques", ainsi que le fioul domestique, en recul "en raison d'un climat plutôt chaud par rapport à la moyenne" et du "basculement structurel" de ce mode de chauffage vers d'autres énergies.

Si l'on tient compte des carburants routiers (gazole et essence), la baisse atteint 2,6% en 2023 sur un an, avec un recul en moyenne de 1,1% par an depuis 2019.

Un recul qui réflète surtout le déclin du diesel (-5,5% en 2023, -11,7% par rapport à 2019) tandis que la demande d'essence sans plomb, elle, ne faiblit pas: +5,3% en 2023 et +21,9% par rapport à 2019.

En moyenne, la demande pour l'ensemble des produits pétroliers recule de 2,7% par an depuis 2019, une baisse insuffisante pour tenir le rythme des objectifs que la France s'est fixés pour réduire la part des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) dans les énergies consommées, de 60% en 2021 à 42% en 2030 et à 29% en 2035.

"Dans la stratégie française pour l'énergie et le climat (SFEC)", dévoilée à l'automne par le gouvernement, "il faudrait que cette demande (des produits pétroliers) baisse de 6% par an", a souligné Olivier Gantois, sur la base d'estimations.

Pour autant, le représentant de l'Ufip estime que "ce n'est pas en coupant le robinet, l'offre d'énergies fossiles, qu'on va faire baisser la demande".

"La +défossilisation+ aura lieu si la demande d'énergies fossiles baisse", estime M. Gantois, appuyant ainsi une vision largement partagée dans l'industrie pétrogazière.

Le président de l'Ufip a aussi souligné la contribution du secteur pétrolier à la stratégie de décarbonation, citant le développement de carburants bas carbone et la décarbonation de l'hydrogène utilisé dans les activités de raffinage.

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