La deuxième journée nationale de grève à EDF suivie par plus d'un salarié sur quatre

  • AFP
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La deuxième journée nationale de mobilisation à EDF contre le projet de réorganisation "Hercule" a été suivie par 30% des salariés, selon la direction, alors même que le projet a été repoussé dans le temps.

L'intersyndicale a salué jeudi une "mobilisation au rendez-vous". "Nous vivons la confirmation d'un mouvement désormais ancré (...) avec de nombreux collectifs de travail en grève à 100%, un taux supérieur à 30% pour EDF SA, plus de 20 000 signatures de pétitions recensées sur toutes les générations de salariés" indique un communiqué jeudi après-midi.

L'ensemble des syndicats d'EDF avait appelé à la grève, pour "maintenir la pression" selon Philippe Page Le Merour de la CGT, alors que le PDG de l'entreprise a annoncé au début du mois qu'il reportait l'échéance pour le projet de réorganisation demandé par le gouvernement, du fait du retard pris dans l'installation de la nouvelle Commission européenne.

Le projet de réorganisation "Hercule", présenté en juin dans ses grandes lignes, prévoit d'un côté un "EDF bleu" renationalisé comprenant le nucléaire, les barrages et le transport de l'électricité, et de l'autre un "EDF vert" avec Enedis (distribution), EDF Renouvelables, et la direction du commerce notamment, qui serait introduit en Bourse à hauteur de 35%.

Ce projet nécessite des discussions avec Bruxelles sur la régulation du nucléaire, qui ont pris du retard du fait de l'installation de la nouvelle Commission.

Après la grève très suivie du 19 septembre (un salarié sur deux en grève selon les syndicats, un sur trois selon la direction), les syndicats s'attendaient à une moindre mobilisation alors que l'échéance de la réorganisation est repoussée dans le temps.

Les syndicats avaient aussi appelé à des "baisses de production" qui ont selon eux soustrait "presque 7 000 mégawatts" à la capacité de production du jour. Selon la direction, la baisse de charge était de 4 610 MW à 15h.

EDF est aujourd'hui propriété de l'État à hauteur de 83,5%. L'intersyndicale d'EDF s'élève contre toute "désintégration-privatisation" du groupe et affirme son "profond attachement à un modèle intégré qui a fait ses preuves depuis plus de 70 ans".

Après avoir rencontré la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne le 3 octobre, les syndicats avaient demandé rendez-vous "directement à l'échelon commanditaire d'Hercule : la présidence de la République". Ils seront reçus par Emmanuel Macron le 28 octobre, selon l'intersyndicale.

CGT, CFE-CGC, CFDT et FO se réuniront mardi "pour préparer, dans l'unité, la rencontre à l'Élysée à laquelle elle se rendra en portant toute la puissance de la mobilisation déterminée des salariés à exiger le retrait d'Hercule".

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