La seule raffinerie de Serbie contrainte d'arrêter ses activités

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La seule raffinerie de Serbie exploitée par l'entreprise NIS a commencé mardi la mise à l'arrêt de ses activités, "en raison d'un manque de pétrole brut" après l'imposition de sanctions américaines sur le groupe majoritairement détenu par des Russes.

« Un manque de pétrole brut »

Washington impose depuis le 9 octobre des sanctions à la principale compagnie pétrolière du pays, NIS, qui possède environ 20% des stations-service du pays, en fournit environ 80% et exploite l'unique raffinerie de Serbie.

L'arrêt de la production dans cette raffinerie "commence aujourd'hui en raison d'un manque de pétrole brut pour le traitement, résultant des sanctions imposées à NIS par le Département du Trésor des États-Unis", a annoncé la compagnie dans un communiqué mardi après-midi.

Les États-Unis exigent, pour lever ces sanctions, que les entreprises russes Gazprom et Intelligence, qui possèdent à elles deux environ 56% de NIS, vendent leurs parts et sortent totalement du capital.

La Serbie espère depuis des semaines que les Russes accepteront de vendre, et que les Américains lèveront les sanctions. Mais ni Moscou, ni Washington, ne semblent dans les mêmes dispositions.

Un peu plus tôt mardi, le président serbe Aleksandar Vucic avait annoncé que le gouvernement autoriserait NIS, qui emploie environ 13 700 personnes, à effectuer des transactions financières d'ici la fin de la semaine, afin de permettre le versement des salaires et le paiement des fournisseurs. Ensuite, tout lien du gouvernement avec la compagnie ferait courir le risque de "la destruction complète du système financier de la République de Serbie", a affirmé M. Vucic.

Sanctions secondaires

La banque centrale serbe avait déjà exprimé la semaine dernière ses craintes de voir le système financier serbe frappé par des sanctions secondaires - celles visant toute entité sous sanction - si elle autorisait les transactions entre les banques locales et NIS.

"Nous fournirons des dérivés de pétrole et tout le reste à tous ceux qui ne font pas partie de NIS. Nous aurons suffisamment de carburant - gazole et essence. Il n'y aura absolument aucun problème avec le kérosène, donc le trafic aérien continuera de fonctionner normalement et efficacement. Il y aura assez de carburant, mais les gens devront simplement utiliser d'autres stations-service", a affirmé M. Vucic.

La Serbie avait cédé une participation de 51% dans NIS à Gazprom et Gazprom Neft en 2008 pour 400 millions d'euros. L'État serbe possède encore près de 30 % de la compagnie, le reste étant partagé entre plusieurs plus petits actionnaires.

Depuis 2009, plus de 4 milliards d'euros ont été investis dans l'entreprise, selon son rapport annuel 2024. Des discussions parallèles sur les approvisionnements en gaz sont également en cours entre Belgrade et Moscou, qui lui fournit environ 90% du gaz utilisé, et dont le prochain contrat devrait expirer fin décembre. "Si nous n'obtenons pas de [nouveau] contrat d'ici vendredi, nous commencerons des négociations pour le gaz avec une autre partie à partir de lundi", a prévenu M. Vucic.

Commentaires

EtDF
Achetez plutôt mon shale gas et mon sale pétrole et notre Trésor MAGA se portera mieux (signé Donald)

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