La transition énergétique, moteur de la croissance britannique (rapport)

  • AFP
  • parue le

La part de l'économie britannique consacrée à la transition énergétique a progressé de 9% l'an dernier, dopant une économie par ailleurs atone, mais davantage de stabilité politique et d'investissements sont nécessaires, selon un rapport publié mardi.

La valeur ajoutée brute des entreprises impliquées dans le secteur s'est élevée à 74 milliards de livres (86 milliards d'euros) en 2023, ce qui "contraste avec la stagnation de l'économie (britannique) dans son ensemble", relève dans un communiqué le groupe de réflexion Energy and Climate Intelligence Unit (ECIU), à l'origine du rapport.

Dans l'ensemble, le Produit intérieur brut (PIB) britannique a progressé de seulement 0,1% l'an dernier, et l'économie britannique a même basculé à la fin de l'année en récession technique (dont la définition correspond généralement à deux trimestres de contraction d'affilée).

Le rapport a été réalisé avec la principale organisation patronale britannique, la CBI, et l'entreprise de données économiques The Data City.

L'"économie de la neutralité carbone" recouvre un certain nombre de secteurs nouveaux et émergents, tels que les énergies renouvelables, le captage du carbone ou la finance verte, mais aussi des secteurs plus traditionnels comme l'industrie manufacturière.

Mais en dépit des progrès de ce segment de l'économie, "sans davantage d'investissements et de stabilité politique, la vigueur de la croissance future est menacée alors que les Etats-Unis et l'UE rivalisent pour attirer et développer des industries propres" sur leur territoire, prévient la CBI dans le communiqué.

Londres affiche un objectif de neutralité carbone en 2050, mais a été critiqué récemment après avoir reporté plusieurs mesures phares dans la lutte contre le changement climatique, comme l'interdiction de la vente de voitures thermiques neuves de 2030 à 2035.

Les entreprises "souhaitent voir plus de clarté sur un plan à long terme pour notre transition énergétique", insiste Louise Hellem, économiste en chef de la CBI.

Selon le rapport, le secteur est particulièrement développé en Ecosse, au Pays de Galles et dans les Midlands (centre de l'Angleterre). Les emplois dans ces activités sont plus productifs que la moyenne et ils sont aussi mieux payés: 44.600 livres (52.135 euros) par an contre une moyenne de 35.400 livres dans le pays.

Le rapport relève aussi que le tissu économique lié à la transition énergétique est particulièrement dense dans certaines régions parmi les plus défavorisées du pays, notamment portées par des entreprises historiques dans les secteurs énergétique ou manufacturier.

Cela illustre "les opportunités économiques" qui pourraient nourrir les débats dans des circonscriptions qui promettent d'être disputées lors des prochaines élections nationales, attendues cette année, selon les auteurs du rapport.