L'AIE met en garde contre la faiblesse des stocks mondiaux de pétrole

  • AFP
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L'Agence internationale de l'énergie met en garde contre la faiblesse des stocks mondiaux de pétrole, même si la croissance de la demande mondiale en or noir continue de décélérer et devrait atteindre un nouveau pic en 2024.

"Les stocks mondiaux de pétrole observés ont chuté d'environ 60 millions de barils en janvier (...) les stocks terrestres tombant à leur plus bas niveau depuis au moins 2016", date des premières séries de mesures, a indiqué jeudi l'AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole.

En décembre, les stocks mondiaux avaient augmenté de 21,6 millions de barils, en raison d'une augmentation des stockages de pétrole en mer (+60,7 mb à 1.835 mb) qui a plus que compensé les baisses des stocks terrestres (-39 mb), sur fond de perturbations du trafic maritime en mer Rouge, qui ont rallongé les distances et les délais de livraison de pétrole.

"Alors que l'AIE célèbre cette semaine son 50e anniversaire, la sécurité de l'approvisionnement en pétrole reste plus importante que jamais", a ajouté l'agence créée il y a 50 ans par l'OCDE pour aider les pays riches face au choc pétrolier.

"Les faibles stocks de pétrole (...) peuvent limiter la capacité de l'industrie à répondre à une demande inattendue ou à des perturbations de l'offre", a prévenu l'agence de l'énergie de l'OCDE basée à Paris.

"Compte tenu des risques géopolitiques accrus", au Moyen-Orient "et de la faiblesse des stocks mondiaux de pétrole, un léger excédent pourrait contribuer à contenir la volatilité du marché", souligne aussi l'AIE.

Dans ce contexte fébrile sur les marchés, l'AIE estime dans le même temps que "la décélération (de la croissance de la demande de pétrole) s'accélérera en 2024", sous l'effet des difficultés économiques, mais aussi des progrès de l'efficacité énergétique et de l'essor du parc de véhicules électriques dans le monde.

La croissance de la demande mondiale d'or noir devrait s'élever à une moyenne de 1,2 millions de barils par jour, "soit la moitié de la forte expansion de l'année dernière" (2,3 mb/j).

La Chine, l'Inde et le Brésil devraient représenter plus des deux tiers (78%) de la croissance de la demande mondiale de pétrole en 2024, qui devrait atteindre un nouveau pic de 103 millions de barils par jour.

Pour l'AIE, "la phase de croissance expansive post-pandémique de la demande mondiale de pétrole a largement fait son temps".

Commentaires

Ali

La mise en garde de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) concernant la faiblesse des stocks mondiaux de pétrole, en dépit d'un ralentissement de la demande, soulève des questions importantes sur la résilience de notre système énergétique mondial. Personnellement, je trouve cette situation particulièrement préoccupante pour plusieurs raisons.

D'abord, le fait que les stocks terrestres de pétrole aient chuté à des niveaux si bas depuis 2016 révèle une vulnérabilité systémique face aux fluctuations de la demande ou à d'éventuelles crises d'approvisionnement. Cette situation expose le marché pétrolier mondial à des risques accrus de volatilité des prix, ce qui peut avoir des répercussions économiques importantes, en particulier pour les pays fortement dépendants du pétrole.

De plus, l'accent mis par l'AIE sur les risques géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, souligne combien notre dépendance à l'or noir nous rend susceptibles aux tensions internationales. Cela me rappelle la nécessité impérieuse de diversifier nos sources d'énergie et d'accélérer la transition vers des alternatives plus durables et moins sujettes à ces vulnérabilités.

Enfin, l'anticipation d'un nouveau pic de demande en 2024, principalement porté par la Chine, l'Inde et le Brésil, montre bien que malgré les avancées en matière d'efficacité énergétique et de véhicules électriques, nous sommes encore loin d'une véritable transition énergétique mondiale. Cela m'amène à réfléchir sur l'urgence de renforcer les politiques en faveur des énergies renouvelables et de la réduction de la consommation d'énergies fossiles.

Globalement, ce rapport de l'AIE est un rappel pressant de la fragilité de notre système énergétique actuel et de l'importance de redoubler d'efforts pour sécuriser notre avenir énergétique, tant d'un point de vue écologique qu'économique.

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