L'Assemblée nationale consulte les citoyens sur les freins à la transition énergétique

  • AFP
  • parue le

Solaire, biomasse, éolien, fiscalité écologique: une consultation citoyenne sur les freins à la transition énergétique, portant autant sur les pratiques de consommation que sur les modes de production, a été ouverte ce mercredi sur le site de l'Assemblée nationale.

Après le succès remporté par la consultation sur le changement d'heure, ses initiateurs, membres de la mission d'information sur les freins à la transition énergétique, espèrent obtenir visibilité et participation importante. "Notre mission fait notamment sens dans le contexte de la crise des +gilets jaunes+", a estimé le président de la mission, Julien Dive (LR).

Le mouvement a débuté en octobre dernier sur la question de la fiscalité écologique, avec la hausse programmée du prix des carburants. Et, si la hausse de la taxe carbone a été mise de côté, elle fait toujours débat, plusieurs responsables politiques dont le ministre de l'Écologie François de Rugy, s'étant prononcés pour son retour.

La mission d'information sur les freins à la transition énergétique a été initiée en juillet 2018 face aux difficultés rencontrées dans la société autour de ce thème. Elle a déjà procédé à une vingtaine d'auditions de professionnels des filières énergétiques, responsables associatifs et représentants des pouvoirs publics, et souhaite aujourd'hui élargir le débat avant de rendre ses conclusions fin juin-début juillet.

"Notre mission couvre tous les aspects de la question à l'exception du nucléaire. Notre objectif est la décarbonation" (réduction des énergies émettrices de gaz à effet de serre: charbon, pétrole, gaz naturel), a précisé son rapporteur Bruno Duvergé (MoDem). "Nous avons décidé d'innover en créant cette consultation publique en ligne pour mobiliser les initiatives citoyennes, les expertises des professionnels", précise Julien Dive.

Durant six semaines (jusqu'au 17 avril), les citoyens sont invités à s'exprimer sur sept thèmes: les freins à la mobilité durable, aux économies d'énergie, au développement des énergies renouvelables, au changement des pratiques, les mesures économiques et fiscales favorables, le rôle des filières énergétiques et industrielles et enfin, les méthodes d'organisation.

Les internautes pourront réagir aux interventions, faire des propositions et voter pour celles qu'ils jugeront les plus pertinentes. Parmi les premiers freins identifiés par la commission, figurent le manque de vision à long terme sur le mix énergétique pour la production et la consommation, ou l'absence de structuration de certaines filières, comme celle du photovoltaïque.

Commentaires

rochain

les freins ? Il n'y en n'a qu'un : la bêtise.
Serge Rochain

PETIT

Justement non! Angela Merkel avouait le désastre de la transition énergétique de l’Allemagne. De même, pousser la production électrique des EnR dans un pays où la production électrique est décarbonée. Il faut expliquer l’objectif écologique du mix. Idem on entend taxer les véhicules de loisir mais pour le transport de marchandises, les navires, les fusées dans l’espace, on fait quoi ?

rochain

Oui, c'est ce désastre qui a permit en 2018 de faire passer la part des ENR (40%), surtout grâce à l'éolien, devant la part du charbon (38%) en Allemagne.
Mais comme je le disais dans le message précédent, le frein est bien la bêtise qui étale son ignorance de façon péremptoire par la bouche des perroquets, coupables innocents des fakes news qu'on leur susurre à l'oreille, et qu'ils colportent en toute ingénuité.
Serge Rochain

G.B

Dommage que la question du Nucléaire soit hors sujet... c'est un elément structurant du futur mix énergétique (et donc de la transition énergétique). Une sortie ou pas de ce mode de production énergétique décarboné pourrait remettre en question beaucoup de décisions visant à réduire les émissions de GES, notamment celle de la fiscalité écologique et le soutien aux énergies renouvelables. Je pense plus particulièrement à celles qui sont souvent oubliées dans le débat car elles sont, à ce jour, des émetteurs de CO2: le gaz et la chaleur. Ces filières sont en passe de devenir renouvelables et pourraient contribuer de façon significative à la réduction des GES. Un soutien plus fort des ces filières permettrait d'être plus efficace sur l'objectif de réduction des GES. Les filières photovoltaïque et éolienne sont déjà soutenues depuis 20ans et présentent des résultats assez mitigés en terme de participation à la réduction des émissions GES, et ceci, principalement à cause du fait que notre mix électrique reste toujours à 70% de nucléaire. Le nucléaire est donc un élément central qu'on ne peu pas se permettre d’écarter dans cette réflexion. Dommage.
Pourriez vous communiquer l'url vers les contributions?. Merci.

rochain

je ne crois pas beaucoup à ces références fournies par des sites dont on cite l'URL qui ne sont que des sites d'opinions alimentés par les lobbys pro-ceci ou anti-cela.

Les seuls qui soient utiles sont ceux qui donnent des informations objectifs sans opinions, comme les sites scientifiques qui donneront la disponibilité dans la croûte terrestre de tel ou tel corps ou le rendement de tel mécanismes par rapport à tel autre, par exemple, et dont on pourra tirer une conclusion quant au problème qui est discuté et qui traite de ces questions.
Mais certainement pas des sites où tel gourou a dit que ….. ce que je vois habituellement sur ce genre de forum
Serge Rochain

Michel

Si je comprends bien la logique de votre discours, quand le GIEC explique que le facteur principal du réchauffement climatique en cours réside dans les gaz à effet serre, et en tout premier lieu le dioxyde de carbone, rejetés dans l'atmosphère par les activités humaines, c'est la science qui s'exprime ; et quand le même GIEC explique qu'on n'arrivera pas à limiter l'élévation de température à 2°C, et encore moins à 1,5°C, sans un développement significatif du nucléaire, là ce sont les lobbies qui s'expriment... c'est cela ?

rochain

Vous pouvez le voir comme ça mais je vais vous l'expliquer autrement.
Quand le GIEC dit qu'à telles conditions l'élévation de température sera de 1,5°C, et qu'à telles autres elle sera de 2 °C ce sont les équations du modèle climatique qui parlent par la voix du GIEC.
Mais quand un membre du GIEC dit que la seule solution c'est le nucléaire, cela ne sort pas d'une équation mais d'une conviction, et en l'occurrence spécialement de celle de François-Marie Bréon, un des membres du GIEC, supporter inconditionnel du nucléaire, et que je connais bien pour avoir travailler dans le même groupe de réflexion. Sachez que le GIEC est une communauté de chercheurs qui ont des sensibilités différentes sur le moyen de résoudre le problème du couvercle de la serre, sur lequel en revanche il y a un large consensus au niveau général. Un peu moins sur les conséquences de premiers ordres selon les coefficients et paramètres appliqués aux multiples variables du modèle climatologique. FMB est certainement le plus virulent dans ses convictions quasi religieuses et c'est ce qui vous donne l'impression que c'est une conclusion des travaux du GIEC et que cela sort d'une "équation climatologique".
Mais vous savez, si le nucléaire était la solution pour la France elle le serait pour tous les pays de la planète car il n'appartient pas qu'à la France de régler ce problème planétaire. En France, le nucléaire a atteint par le passé jusqu'à 76% de notre production d'électricité, aujourd'hui retombée à 71%, alors qu'à l'échelle mondiale le nucléaire ne représente en production électrique que 10% et les ENR 25%. Que croyez vous qu'il se produirait si, le nucléaire étant la solution du problème, tous les pays passait leur part nucléaire à 70% dans le mixte ?
Posez vous cette question et au lieu de répondre par conviction cherchez les éléments de réponse de ce modèle ultra simple comparé à celui mis en œuvre en climatologie. Je vais vous aider :
L'Uranium est un des corps parmi les plus rare dans la croute terrestre. Par exemple il est fois et demie plus rare que le Lithium dont beaucoup s'inquiète pourtant pour ne construire que quelques millions de véhicules électriques dans les 10 ou 20 ans à venir. C'est le genre d'information que vous trouverez sur Internet très facilement, et sur des sites qui ne sont pas des sites d'opinions comme ceux que l'on m'oppose souvent. Vous savez ces sites ou des gourous disent le vrai (selon leurs adeptes) et que leurs adeptes colportent, en toute sincérité, comme des vérités premières. Je vous invite à travailler sur le sujet en scientifique, pas en adepte de gourous.
Avec la rareté des terrains uranifères vous verrez facilement qu'il n'y en aurait pas pour tout le monde si cette solution devait se généraliser. Et quelles en seraient les conséquences ? A côté des conflits qui résulteraient du désir pour chacun de s'approprier ces ressources, les guéguerres du pétrole passeraient rapidement pour des petites batailles de gangs de quartiers. Sur un autre plan, après 3 catastrophes majeures en 50 ans, dans 3 pays de technologie avancée, à combien de ces catastrophes devrions nous faire face avec la généralisation nucléaire, sachant que dans la plupart d'entre eux, l'intellectuel moyen sait tout juste lire et écrire ? Enfin ayant pris conscience très tardivement des conséquences que l'effet de serre que nous avons créé a produit, nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre, en fait, nous le découvrons mais nous savons que tout cela va s'amplifier, tant en fréquence qu'en intensité. Nous avons des modèles d'évolution climatique mais nous n'en n'avons pas pour en prédire les conséquences avec suffisamment de précision pour dire où il faut porter l'effort, et quel effort, cela reste à faire. Le dernier accident, Fukushima, nous a donner un échantillon de ce qui peut potentiellement se produire. La digue de protection avait été dimensionnée selon la plus haute vague jamais atteinte sur la cote Pacifique à cette latitude augmentée d'une marge de sécurité que TEPCO avait jugée plus que suffisante. Pourtant, elle a été balayée. Imaginez ce qui se passerait (cas d'école…. enfin, j'espère) si une épouvantable sécheresse réduisait la Loire ou le Rhône à un mince filet d'eau ? Impossible ? Au Japon ce n'était pas possible non plus. En vérité faute de modèles sur les conséquence nous ne savons pas du tout ce qui peut se produire et à quoi nous attendre.
Enfin, sachez qu'il y a 50 ans j'étais un grand partisan de la solution nucléaire, mais je ne savais pas ce que je sais aujourd'hui.
Bonsoir
Serge Rochain

MZ

Non, la digue de Fukushima n'a pas été dimensionnée sur la base des évaluations scientifiques. Il aurait fallu qu'elle soit bien plus haute, mais l'exploitant a décidé de passer outre les recommandations... et l'autorité de sûreté japonaise a laissé faire. Comme tous les accidents, c'est la bêtise humaine qui est à l'origine... et c'est le seul point sur lequel je vous rejoins : sinon, vous n'êtes vous aussi qu'un gourou, qui manipule l'information au profit de ses convictions... un être humain aussi bête que les autres?

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