L'augmentation des prix de l'énergie fait courir un « risque majeur pour l'industrie française »

  • AFP
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L'augmentation des prix de l'énergie fait courir un "risque majeur" à l'industrie française dont la production devrait chuter de 10% sur un an au quatrième trimestre, s'inquiète le gouvernement qui a réuni jeudi les organisations professionnelles.

Quelque 350 entreprises en difficulté ont sollicité Bercy pour des aides, a indiqué le ministre de l'Industrie Roland Lescure lors d'un point de presse à l'issue de la rencontre.

Et encore ce nombre ne représente que "la partie visible de l'iceberg" des entreprises industrielles touchées, a-t-il prévenu.

"Je n'ai jamais caché que l'augmentation des prix de l'électricité et du gaz représentait un risque majeur pour l'industrie française", a déclaré à ses côtés Bruno Le Maire, ministre de l'Economie.

Il a ajouté que sa priorité était de "sauver notre tissu industriel et d'aider les entreprises en leur apportant des réponses conjoncturelles et structurelles". L'industrie ne pèse que 13,5% du produit intérieur brut (PIB), contre plus de 25% et près de 20% en Italie.

"Cette augmentation des prix de l'électricité et du gaz conduit pour le quatrième trimestre à une réduction de 10% de la production industrielle en France", a-t-il précisé, citant une estimation de France Industrie.

Cette organisation professionnelle a indiqué à l'AFP que les quatre secteurs les plus touchés par la hausse des prix de l'électricité et du gaz était "l'aluminium, l'acier, le verre et la chimie".

Mais les transports, la sous-traitance mécanique, les industries agricoles et alimentaires, le ciment, le textile et la pêche sont également affectés.

Pour leurs achats "les industriels vont maintenant se fournir ailleurs, surtout dans la chimie. Les produits chimiques sont trop chers et ne peuvent plus être achetés en France", selon France Industrie.

Mais "pour l'instant, il n'y a pas de fermetures de sites constatées", tempère l'organisation.

Néanmoins, les 350 entreprises qui se sont fait connaître du ministère "sont suffisamment en difficulté pour nous alerter et qu'on les aide de manière très concrète avec des aides au financement, des rééchelonnements de dette, parfois même de l'aide à l'activité partielle", a détaillé Roland Lescure.

Aide simplifiée

Bruno Le Maire a confirmé la mise en place au 1er novembre d'un dispositif d'aide simplifiée pour les PME, selon des modalités qui doivent encore être validées par la Commission européenne.

Le dispositif sera accessible aux entreprises dont la facture énergétique représente plus de 3% du chiffre d'affaires en 2022 et non seulement en 2021 comme c'est jusqu'à présent le cas.

Ce critère pourrait devenir le "critère unique", souhaite le ministre qui prône un dispositif "simplifié à l'extrême" pour les PME. Le plafond d'aide actuellement de 2 millions d'euros serait porté à 4 millions pour ces entreprises.

Pour les plus grosses entreprises dites "énergo-intensives, Bruno Le Maire a évoqué des "dispositifs dérogatoires" pour qu'elles puissent être "soutenues très largement".

Le ministre a indiqué que la charte signée début octobre avec les fournisseurs d'énergie pour éviter les hausses excessives du prix du kilowatt/heure lors des renouvellements des contrats de gaz et d'électricité des entreprises était "largement appliquée et respectée".

"Mais il n'est pas acceptable qu'il y ait un seul cas d'abus, donc à chaque fois qu'il y aura un abus qui sera signalé, il sera rendu public", a prévenu Bruno le Maire.

Déjà confrontés à l'explosion de leur facture énergétique, les professionnels reçus à Bercy, parmi lesquels des représentants de l'industrie mais aussi des transports, de l'agriculture, de l'alimentaire ou des transports, ont fait savoir qu'ils n'avaient "pas besoin que se rajoutent des blocages sur les dépôts de carburants", a rapporté le ministre.

La grève dans les raffineries s'étendait jeudi, après 17 jours de conflit social.

A plus long terme, le gouvernement souhaite obtenir un découplage des prix de l'électricité de ceux du gaz pour obtenir une baisse structurelle des prix sur le marché européen.

M. Le Maire a dit que la France préconisait dans le cadre des pourparlers en cours à Bruxelles que "le fameux mécanisme ibérique qui permet de subventionner le gaz utilisé dans les centrales à gaz, et donc d'avoir un prix de l'électricité plus bas à la sortie, soit étendu à l'ensemble des pays européens".

Commentaires

Jean FLUCHERE

Il fallait y penser il y a 20 ans. Or qu'ont fait les gouvernement successifs si ce n'est se prostituer pour avoir les voix des Verts.

Serge Rochain

Durant 20 ans les gouvernements successifs ont fait confiance à EDF qui, en 2007 devait produire un nouveau réacteur en moins de 5 ans et être disponible en 2012. Et ces benêts y ont cru. Ainsi en 2012 quand tout le monde verrai l'efficacité de ce merveilleux nouveau produit le gouvernement pourrait en lancer une quinzaine ou une vingtaine d'autres qui seraient donc disponibles à partir de 2017 et au fur et à mesure de leur date de lancement de construction, c'est-à-dire quand l'ancien nucléaire amorti ne serai pas encore décrépi. Et les mêmes benêts y ont cru. Il suffisait d'attendre un peu, rien de tragique puisque l'ancien nucléaire amorti pouvait même fonctionner bien au-delà de 40 années. De retard en retard, la situation allait bientôt trouver une sortie victorieuse, et toujours les mêmes benêts y ont cru. Et les annonce de retard, tous exceptionnels, continuaient à s’amonceler, et le dernier benêt arrivé aurait pu dire je veux relancer maintenant le nucléaire nouveau immédiatement, mais il a préféré se faire cautionner par l’EPR de Flamanville qui était sur le point de sortir comme le lui assurait Levy. Et il l’a cru, comme les autres. Il allait donc attendre la caution, vis-à-vis du peuple ça n’aura pas l’air d’être un passage en force sur la foi d’un échec de cette machine à retardement. Mais il était tellement sur que la situation allait rapidement se débloquer qu’il a bloqué le développement des renouvelables qui eux progressaient…. à l’étranger. Foin des engagements de la cop-21 qui ne serviraient à rien puisque les EPR allait tout avaler, et il s’est cru lui-même, tout de même avec l’aide de Lévy. Puis la fin du mandat approche et Flamanville n’est toujours pas là. Pressé par le calendrier électoral il faut absolument annoncer sa décision de relancer le nucléaire en se passant de la caution (ça, Levy va me le payer !). Il est dans une sale situation, quitte à se passer de la caution il aurait pu passer la commande 5 ans plus tôt, il faut vite faire oublier l’accumulation d’erreurs, l’ancien nucléaire est au plus mal, le nouveau n’est toujours pas là et les renouvelables sur voie de garage depuis 5 ans. Mon Ministre de l’écologie Stéphane Bern m’a autant promené que Levy, tout ça dehors et bouchées doubles sur les renouvelables et le nucléaire, avant que tout le monde ne remarque que nous sommes à la remorque des allemands, des espagnol, et des anglais. Poutine déclenche une guerre, tout le monde va avoir l’esprit occupé avec ça et les infos auront donc bien autre chose à raconter au peuple que l’accumulation de mes erreurs… OUF, je m’en sors bien, remettez moi vite le vieux nucléaire en service, et faites le durer. Pourvu que ce soit possible, et je m’en sortirai avec les honneurs en attendant leur nouvelles machines et que les parcs éoliens et solaires sortent de terre. Vite vite la dessus car il suffit de deux ans, alors supprimez moi ces recours et tergiversations préalables je veux des éoliennes et des PPV partout, le nucléaire, j’ai compris c’est pour la Saint Glinglin, mais je m’en fou, l’important était de le dire avant les élections, je suis à nouveau là pour cinq an, tout va bien, et si le jus revient d’une façon ou d’une autre qu’importe la source, l’histoire retiendra que j’ai été le principal acteur de la transition écologique, Ouf!

Albatros

Que penser des actuels benêts de l'éolien, du solaire et de la voiture électrique consolidés ? Des super-benêts deux points zéros, comme on dit.
Grosses bise à l'excité du bocal qui ne va pas manquer de m'insulter ;)
Et courage à tous les autres !

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