- Connaissance des Énergies avec AFP
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À une semaine de la COP30, le Brésil annonce une baisse de 16,7% de ses émissions brutes de gaz à effet de serre en 2024, portée principalement par le recul de la déforestation, selon le réseau d’ONG Observatório do Clima (SEEG).
Les chiffres de 2024 en bref
Le SEEG évalue les émissions brutes à 2,145 GtCO2e en 2024 (contre 2,576 GtCO2e en 2023), soit la plus forte réduction annuelle depuis 2009. Les émissions « nettes » reculent de 22% en intégrant les absorptions par les forêts secondaires et aires protégées. Par secteur, le changement d’usage des terres représente 42% des émissions brutes, l’agriculture 29% et l’énergie 20%.
"Les nouvelles données montrent l'impact du fait que le gouvernement s'est remis à contrôler la déforestation", qui était "délibérément hors de contrôle" sous le mandat du prédécesseur de Lula, Jair Bolsonaro (2019-2022), a affirmé l’Observatório do Clima.
Sur la période d’août 2024 à juillet 2025, la déforestation en Amazonie a reculé de 11,08% pour atteindre 5 796 km², son plus bas niveau en onze ans selon le système PRODES de l’INPE. Le Cerrado enregistre une baisse de 11,49% sur la même période.
Quels enjeux à Belém?
Le Sommet des dirigeants se tient les 6–7 novembre, puis la conférence onusienne se déroule du 10 au 21 novembre 2025 à Belém. Dans ce contexte, Brasilia met en avant sa trajectoire climatique et son objectif de réduction pour 2035, tandis que des pays entendent pousser des engagements sur les combustibles durables. Pour rappel, la Conférence des Nations unies sur le climat (COP) fixe le cadre des engagements nationaux (CDN) et de leur mise à jour.
L’Observatório do Clima souligne toutefois que les dynamiques économiques de 2025 pèseront sur la suite de la trajectoire, appelant à des politiques publiques cohérentes au-delà du seul pilier « usage des terres ».
L’ombre de l’exploration pétrolière au large de l’Amazonie
Point de tension à l’approche de la COP: l’Ibama a délivré le 20 octobre 2025 une licence pour un puits exploratoire de Petrobras dans la « marge équatoriale » (bloc FZA‑M‑059, au large de l’Amapá). La compagnie a indiqué que la phase de forage devait commencer « immédiatement » (durée estimée: cinq mois).
La baisse rapide du déboisement et des émissions renforce la position de négociation de Brasilia, mais la crédibilité des engagements passera par la consolidation des résultats en Amazonie et au Cerrado, ainsi que par l’alignement des choix énergétiques (notamment offshore) avec les objectifs climatiques présentés à la COP30 à Belém.
