Le CCE d'EDF défend la transformation des centrales à charbon

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Le comité central d'entreprise (CCE) d'EDF est monté au créneau jeudi pour demander que du temps soit donné aux projets de transformation écologique des deux centrales à charbon de l'électricien encore en activité, que la France veut fermer d'ici à 2022.

Pour ces centrales "indispensables à la production", mais aussi "nécessaires" sur les plans social et économique, des solutions alternatives à la fermeture existent, a souligné le secrétaire du CCE, Jean-Luc Magnaval, lors d'une conférence de presse.

Les représentants des salariés d'EDF, qui défendent de longue date ces moyens mobilisables facilement en cas de pic de consommation, ont détaillé ces projets de transition - "portés en premier lieu par les salariés", a insisté la CGT - pour les centrales de Cordemais (Loire-Atlantique) et du Havre (Seine-Maritime). Ils permettraient, ont-ils dit, de faire de ces centrales, qui ne représentent actuellement "que 1%" des émissions de CO2 en France, des "installations écologiquement vertueuses". Et ces procédés pourraient être à terme exportés.

À Cordemais est déjà testé un dispositif de cocombustion baptisé Ecocombust à base de biomasse, avec des "pellets" (granulés) produits sur place "à partir de déchets verts locaux", a dit Gwenaël Plagne, secrétaire du CE de la centrale. En août, un essai à 80% de biomasse et 20% de charbon a été validé. L'objectif est de parvenir à ce ratio en production à "l'hiver 2022/2023", avant d'atteindre le "100% biomasse à horizon 2025/2027", a-t-il dit.

Au Havre, les essais de cocombustion se font avec des combustibles solides de récupération (CSR). Les salariés portent aussi un projet dénommé Caméléon de captage de CO2, sur lequel une étude préliminaire a été finalisée au printemps, qui aboutirait à des "émissions négatives de CO2", a-t-il ajouté.

Mais il faut du temps pour "mener ces projets à terme", a insisté Damien Mouille (CFE-CGC), en qualifiant de "dogmatique" la date de 2022. "Ce serait un gâchis de fermer des sites industriels" existants, a abondé Patrick Bathany (CFDT). Philippe Page Le Mérour (CGT) a mis en garde contre une décision en ce sens lors de la présentation, prévue fin octobre, de la future feuille de route énergétique (PPE) de la France. Les élus du CCE en ont appelé au ministre de la Transition écologique, François de Rugy qui, en tant que député de Loire-Atlantique, "soutenait ces projets", ont-ils dit.

Emmanuel Macron avait promis au cours de la campagne présidentielle de fermer les centrales à charbon durant son quinquennat. Deux autres, appartenant à l'allemand Uniper, sont encore en activité à Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Saint-Avold (Moselle).

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