Le groupe finlandais Fortum tire un trait sur plus de 2 milliards d'euros d'actifs russes

  • AFP
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L'énergéticien finlandais Fortum, très présent en Russie, a annoncé mardi déprécier de 2,1 milliards d'euros la valeur de ses actifs russes à la suite de la guerre en Ukraine, dont la moitié liée à l'abandon du gazoduc Nord Stream 2.

Ces pertes seront passées dans les résultats du premier trimestre 2022 du groupe finlandais, attendus la semaine prochaine, indique Fortum dans un communiqué.

Cette provision inclut une perte déjà annoncée début mars d'environ un milliard d'euros liée à l'abandon du gazoduc Nord Stream 2, qui devait relier la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique.

Uniper, la filiale allemande de Fortum, faisait partie des financeurs du gazoduc sous-marin, abandonné par Berlin à la suite de l'invasion de l'Ukraine -et alors qu'il était pratiquement achevé.

Les autres dépréciations concernent des actifs russes d'Uniper (600 millions), de Fortum (300 millions d'euros), ainsi que 200 millions liés à la part de Fortum dans le producteur russe d'électricité TGC-1 et des coentreprises dans les énergies renouvelables, selon Fortum.

Après ces dépréciations, la valeur des actifs russes de Fortum tombe à 3,3 milliards d'euros, selon le groupe finlandais, détenu à 50,7% par l'Etat du pays nordique.

Présent en Russie depuis plus de 60 ans, Fortum et sa filiale Uniper ont environ 7.000 employés dans le pays, avec 12 centrales de production d'électricité et de chaleur, principalement alimentées au gaz.

Uniper, détenue à près de 80% par Fortum, est également un "importateur significatif" de gaz naturel vers l'Europe centrale, et contrôle d'importants moyens de stockage de gaz (troisième acteur européen, premier en Allemagne), selon le groupe.

L'incertitude demeure sur les activités russes de Fortum. Le groupe a annoncé le 3 mars qu'il stoppait tout nouvel investissement en Russie, mais que ses activités continuaient "normalement".

L'an passé, Fortum a réalisé un bénéfice de 500 millions d'euros dans ses activités russes, soit environ 20% de son bénéfice opérationnel.

Le 9 avril, la Première ministre finlandaise Sanna Marin avait affirmé que toutes les entreprises finlandaises devraient quitter la Russie "très bientôt", même si la loi russe et les risques de nationalisation des actifs compliquaient ces sorties.

Historiquement non alignée depuis la Seconde guerre mondiale, la Finlande boucle actuellement un débat politique sur une possible adhésion à l'Otan, avec une très probable candidature d'ici juin au plus tard.

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