Le pétrole au plus haut depuis fin avril, le marché se tend

  • AFP
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Les cours du pétrole ont bondi mardi, poussés par les coupes de production saoudienne et russe ainsi que par les prévisions de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), qui voit la demande surpasser l'offre dans les mois à venir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 2,20%, pour clôturer à 79,40 dollars, au plus haut en clôture depuis fin avril.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en août, a pris 2,52%, à 74,83 dollars, également au sommet depuis plus de deux mois.

L'EIA s'attend à voir les stocks mondiaux diminuer durant les cinq prochains trimestres, ce qui signifie que la demande va dépasser l'offre jusqu'en fin d'année 2024, selon le rapport mensuel publié mardi.

"Nous nous attendons à ce que les réductions de production et la hausse de la demande fassent monter les prix", indique l'EIA, qui table sur un Brent à 81 dollars le baril d'ici la fin de l'année, et à 84 dollars l'an prochain.

"Il y a moins de barils sur le marché", a rappelé Robert Yawger, de Mizuho, une allusion à la contraction volontaire de la production saoudienne et des exportations russes, la première dès juillet et la seconde en août.

"L'humeur du marché s'améliore", a relevé, dans une note, Carsten Fritsch, de Commerzbank, qui souligne que les positions à la hausse ont augmenté la semaine dernière, après être tombées à leur plus bas niveau depuis dix ans.

En fin de semaine dernière, le WTI est repassé en position de "backwardation", c'est-à-dire que le prix pour livraison rapprochée est plus élevé que celui demandé pour des échéances plus lointaine.

Cela signifie que la demande dépasse l'offre à court terme et qu'il est plus intéressant pour les producteurs de vendre tout de suite que d'attendre.

Cette configuration met fin à plusieurs semaines de "contango", c'est-à-dire au phénomène inverse, avec de l'or noir moins cher pour livraison immédiate que pour des échéances plus éloignées.

Selon Robert Yawger, de Mizuho, le marché s'attend aussi à ce que le rapport hebdomadaire de l'EIA, publié mercredi, fasse ressortir une nouvelle réduction des stocks de brut et d'essence aux Etats-Unis, ce qui contribuerait à raffermir les prix.

Outre la demande d'essence soutenue aux Etats-Unis, ce reflux des stocks est attribuable, selon l'analyste, à une stratégie des raffineurs.

Pour lui, ils ont volontairement réduit le taux d'utilisation de leurs installations par crainte d'un moindre appétit pour les produits pétroliers, du fait d'une conjoncture économique dégradée.

Outre tous ces éléments, le pétrole a aussi été encouragé, ces derniers jours, par le fléchissement du dollar.

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