Le prix du pétrole porté par les attentes de coupes prolongées des Saoudiens

  • AFP
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Les cours du pétrole ont pris de la hauteur vendredi, soutenus par la perspective d'une possible prolongation des réductions de production de l'Arabie saoudite au-delà de juillet, ainsi que par de bons indicateurs macroéconomiques.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c'était le dernier jour de cotation, a gagné 0,75%, pour clôturer à 74,90 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, il s'est apprécié de 1,11%, à 70,64 dollars. C'est la première fois depuis sept séances que le WTI clôture au-dessus de 70 dollars.

Plusieurs représentants de membres de l'alliance Opep+, soit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires de l'accord Opep+, ont indiqué à l'agence Bloomberg s'attendre à voir les Saoudiens maintenir en août leurs coupes de production, initiées en juillet.

Début juin, l'Arabie saoudite s'est engagée unilatéralement à diminuer ses volumes d'un million de barils par jour pour stimuler les cours, sous pression des spéculateurs, selon le royaume.

"Il semble qu'ils soient vraiment préoccupés par la mollesse de l'économie, qui pèse sur les prix", a commenté Michael Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. "Nous sommes probablement au bas de la fourchette qu'ils jugent acceptable. Donc je ne suis pas surpris."

La prochaine réunion ministérielle de l'Opep+ n'est prévue que fin novembre, mais un séminaire est organisé au siège de l'Opep, à Vienne, mardi et mercredi prochains.

Ce sera l'occasion "d'un point sur les intentions des Saoudiens" pour juillet, anticipe, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.

La compagnie nationale saoudienne Saudi Aramco "va aussi fixer ses prix pour août", poursuit l'analyste, "ce qui nous dira à quel point la demande se détériore et s'ils envisagent de concurrencer les prix russes", lesquels ont permis au deuxième exportateur mondial de trouver de nouveaux débouchés malgré les sanctions.

Pour Michael Lynch, la fin de semaine de bonne tenue tient aussi aux données macroéconomiques, qui dépeignent, jour après jour, une économie américaine qui a levé le pied mais reste en mouvement.

Vendredi, l'indice des prix PCE a confirmé une décélération de l'inflation en mai, tandis que l'enquête de l'université du Michigan sur le moral des consommateurs a fait état d'un baromètre plus élevé que prévu en juin.

En outre, "les déplacements s'annoncent importants" durant la séquence qui mènera au jour férié du 4 juillet, mardi, "ce qui montre que la demande d'essence est bonne", a relevé Michael Lynch.

Quelque 43,2 millions d'Américains vont parcourir au moins 80 km sur les routes durant cette période, soit 2,4% de plus que l'an dernier, selon l'association d'automobilistes AAA.

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