Le pétrole s'offre un rebond technique, mais reste hésitant

  • AFP
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Les cours du pétrole ont terminé en hausse, mardi, à la faveur d'un rebond technique qui a suivi un décrochage, lundi, mais le marché reste prisonnier d'une marge resserrée, faute de visibilité.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a glané 1,93%, pour finir à 77,59 dollars.

La baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en février, a lui pris 2,07%, à 72,24 dollars.

"On a eu une chute hier après les annonces sur les tarifs saoudiens pour février, et aujourd'hui, on a droit à un rebond", a commenté Matt Smith, de Kpler.

La compagnie nationale saoudienne Aramco a ainsi publié, lundi, ses nouveaux prix pour février, qui comprennent une baisse plus marquée que prévu, soit 2 dollars le baril pour tous ses marchés.

"La situation reste fragile au Moyen-Orient, et les risques d'escalade demeurent, ce qui remet la pression sur les cours à la hausse", a souligné, dans une note, Susannah Streeter, d'Hargreaves Lansdown.

Mardi, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a estimé qu'"accroître la pression sur l'Iran (était) crucial et pourrait empêcher une escalade régionale sur d'autres théâtres".

La principale nouvelle du jour est venue du rapport mensuel de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), qui prévoit que la demande mondiale d'hydrocarbures va progresser davantage (1,4 million de barils par jour) que la production (+600.000 barils par jour) en 2024, un écart de nature à soutenir les cours.

L'agence tient compte des engagements de plusieurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+ de restreindre encore leurs volumes cette année.

L'EIA s'attend, en revanche, à ce que les Etats-Unis enregistrent un nouveau record de production, à 13,2 millions de barils par jour (bpj), avant d'augmenter encore la cadence en 2025, pour atteindre 13,4 millions bpj.

Pour Carsten Fritsch, de Commerzbank, cette accélération continue de la production américaine "devient un problème de plus en plus important pour l'Arabie saoudite".

Face à cette situation, qui s'ajoute à l'augmentation des volumes d'autres grands producteurs, notamment l'Iran, et au non respect des quotas par certains membres de l'Opep+, les Saoudiens "n'ont que deux solutions", estime l'analyste, dans une note.

"Soit réduire encore leur production, et perdre des parts de marché supplémentaires, (...) ou l'augmenter pour sortir du marché les producteurs de pétrole de schiste grâce à des prix cassés", avance-t-il.

Mais pour Matt Smith, ces nouveaux chiffres de l'EIA "ne jouent pas sur les prix".

L'analyste estime que le sursaut de mardi ramène simplement les cours dans la fourchette qui est la leur ces dernières semaines. Le WTI est ainsi coincé dans une marge allant de 70 à 75 dollars le baril depuis près d'un mois.

"Il y a un tiraillement entre géopolitique", qui pousse les cours vers le haut, "et fondamentaux", qui les tirent vers le bas du fait du ralentissement de la demande, explique Matt Smith.

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