Les bénéfices de BP résistent à l'effritement des cours du pétrole

  • AFP
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Le géant pétrolier BP a fait état mardi de bénéfices confortables au premier trimestre, soutenus par le lancement de nouveaux projets qui lui ont permis de compenser un effritement des cours du pétrole.

La major britannique a dégagé un bénéfice net de 2,934 milliards de dollars, supérieur de 19% à celui de l'an passé à la même époque, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Ce chiffre a augmenté malgré un repli de 9% de son bénéfice trimestriel ajusté, hors éléments exceptionnels et variation des stocks (CCS). Cet indicateur scruté par le marché s'est affiché néanmoins à 2,358 milliards de dollars, un niveau appréciable pour BP et supérieur aux attentes des analystes. Conséquence, l'action BP montait un peu de 0,22% à 553,70 pence vers 07H45 GMT dans une Bourse de Londres stable par ailleurs.

Entre janvier et mars, BP a produit 3,8 millions de baril équivalent pétrole par jour en moyenne (+2,4% sur un an). Pour la seule partie "upstream", c'est-à-dire l'extraction pétrolière et gazière, sa production a augmenté de 2,0%. Ce chiffre ne tient pas compte de la contribution du géant russe Rosneft - dans lequel BP a une part de 19,75%. BP a mis en avant le lancement de trois projets majeurs de production en ce début d'année 2019, à Trinidad, en Egypte et dans la partie américaine du golfe du Mexique.

Par ailleurs dans ce golfe du Mexique, le groupe n'a payé que 600 millions de dollars, lors du trimestre écoulé, pour faire face aux conséquences de l'explosion de sa plate-forme pétrolière DeepWater Horizon qui avait provoqué une marée noire historique en 2010. Ces frais avaient été nettement supérieurs - un milliard de dollars de plus - l'an passé à la même période.

Entre amendes, indemnisations des victimes et coût du nettoyage des côtes, le coût total avant impôt de cette catastrophe environnementale, la pire de l'histoire des Etats-Unis, s'élève à quelque 70 milliards de dollars pour BP.

Décisions d'investissement

La réduction des frais sur ce front et la hausse de la production ont permis au groupe de compenser une légère baisse des cours du pétrole. Ces derniers ont fortement monté pendant une bonne partie de l'année dernière, jusqu'à 90 dollars au début de l'automne, mais ont chuté à la fin 2018 après un assouplissement de l'accord de limitation de production de l'OPEP et de ses partenaires.

Depuis, l'OPEP a durci les termes de son accord et les cours sont un peu remontés, mais pas au niveau enregistré au début 2018. Au premier trimestre, le baril de Brent de la mer du Nord (la référence européenne des cours du brut) a coté en moyenne 63,13 dollars dans les comptes de BP, contre 66,82 dollars l'an passé à la même époque. Le cours du WTI (la référence américaine) a baissé à 54,87 dollars, contre 62,90 au premier trimestre 2018.

Pour le deuxième trimestre, BP a expliqué qu'il s'attendait à un niveau de production peu ou prou stable par rapport à celui du premier. La montée en puissance des nouveaux projets lancés en début d'année devrait compenser une série d'opérations de maintenance dans des complexes pétroliers très productifs.

À plus long terme, le géant prépare de nouvelles extractions et a pris en ce début d'année trois décisions d'investissement pour des projets majeurs: la phase 3 du projet Atlantis dans le golfe du Mexique, le projet Seagull dans la mer du Nord britannique et, à la mi-avril, la construction d'une nouvelle plateforme offshore sur la mer Caspienne d'Azerbaïdjan pour 6 milliards de dollars.

"BP n'a peut-être pas répété sa performance immense publiée avec ses résultats annuels en février, mais reste quand même sur la bonne voie pour concrétiser toutes ses promesses stratégiques", a commenté Richard Hunter, analyste Interactive Investor. En 2018, le géant britannique a quasiment triplé son bénéfice net, à 9,4 milliards de dollars, et son directeur général, Bob Dudley, a perçu une rémunération totale de 14,7 millions de dollars.

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