Les cours du pétrole terminent en baisse, malgré l'intervention de Vladimir Poutine

  • AFP
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Les cours du pétrole ont terminé en baisse mercredi, sur un marché qui a préféré retenir les signes d'un fléchissement de la demande aux États-Unis plutôt que la menace d'une escalade du conflit ukrainien.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, a perdu 0,87%, pour clôturer à 89,83 dollars. La référence du brut européen n'avait plus terminé sous 90 dollars depuis près de deux semaines. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en novembre, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, il a lui lâché 1,19%, à 82,94 dollars. Le WTI s'est approché mercredi des 81,20 dollars, son plus bas niveau depuis janvier, atteint début septembre.

Les cours avaient commencé par décoller plus tôt dans la journée, après l'intervention du président Vladimir Poutine, qui a annoncé la mobilisation "partielle" de quelque 300 000 réservistes russes et évoqué le recours à l'arme nucléaire pour "protéger la Russie". Ces propos intervenaient au lendemain de l'annonce, mardi, de la tenue, dans l'urgence, d'un "référendum" d'annexion par la Russie dans quatre régions d'Ukraine.

Dans la foulée, le Brent a gagné jusqu'à 3,17% et le WTI, 3,26%. Mais la tendance s'est inversée après la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Il a montré que les réserves commerciales de pétrole brut s'étaient accrues de 1,1 million de barils, alors que le consensus établi par Bloomberg prévoyait une hausse de 2,2 millions.

Pour Matt Smith, de Kpler, cette hausse plus faible qu'annoncé est, pour partie, due au bond du taux d'utilisation des raffineries, qui a atteint 93,6%, contre 91,5% une semaine plus tôt, au plus haut depuis un mois. Quant à la hausse des stocks en elle-même, elle s'explique en bonne partie par celle des importations, qui ont grimpé de 20% sur une semaine, tandis que les exportations sont restées stables.

Si une hausse des stocks commerciaux moins forte que prévue et une montée en charge des raffineries sont deux éléments de nature à soutenir les cours, les opérateurs ont davantage retenu le nouveau fléchissement de la demande d'essence. En moyenne sur quatre semaines - indicateur plus suivi par les traders que les chiffres hebdomadaires - , elle est inférieure de près de 8% à son niveau de l'an dernier à la même période.

Autre signe défavorable aux prix, les stocks d'essence ont crû de 1,6 million de barils, soit le triple du consensus des analystes (522 000 barils).

Déjà dans le rouge, les cours ont accentué leur baisse en toute fin de séance après la communication de la banque centrale américaine (Fed), dont les membres prévoient des taux plus élevés que prévu par le marché, et pour plus longtemps.

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