Le point sur les engagements climatiques des grands États émetteurs

  • AFP
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En vertu de l'accord de Paris sur le climat, presque tous les pays du monde se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre, engagements qu'ils doivent réviser d'ici la fin de l'année.

La première série de ces "contributions déterminées au niveau national" (NDC) plaçait la planète sur une trajectoire entre + 3°C et + 4°C par rapport à l'ère pré-industrielle alors que l'objectif de l'Accord de Paris est de maintenir le réchauffement sous les + 2°C, si possible + 1,5°C.

De nouvelles promesses, de la Chine, du Japon ou du futur président américain, pourraient permettre, si elles étaient tenues, de limiter le réchauffement à + 2,1°C en 2100, selon le groupe Climate Action Tracker (CAT). Toujours moins bien que les objectifs de Paris.

Chine

En 2016, la Chine, responsable de plus d'un quart des émissions de gaz à effet de serre, s'engageait notamment à réduire son intensité carbone (émissions de CO2 rapportées au PIB) de 60 à 65% d'ici 2030 et à atteindre son pic d'émissions "autour de 2030".

Alors que le pays est sur la bonne trajectoire pour atteindre ce pic avant 2030, le président chinois Xi Jinping, lors d'une annonce surprise en septembre, est allé plus loin, en fixant l'objectif de neutralité carbone d'ici 2060.

Pékin n'a pour l'instant donné aucun détail sur ses plans et n'a pas déposé sa "NDC" révisée. En attendant ces détails, le groupe Climate Action Tracker (CAT) considère toujours les engagements chinois comme "très insuffisants" (en ligne avec un réchauffement entre 3 et 4°C).

États-Unis

Deuxième émetteur mondial, les États-Unis s'étaient engagés en vertu de l'Accord de Paris à réduire leurs émissions de 26 à 28% d'ici 2025, par rapport à 2005.

Cet objectif pourrait être atteint grâce à la baisse des émissions liées à la crise du Covid-19, et ce malgré la sortie des États-Unis de l'Accord de Paris, selon le CAT qui juge la trajectoire américaine "considérablement insuffisante" (vers un réchauffement au-delà de 4°C).

Le président élu Joe Biden a toutefois promis de revenir dans l'Accord et a fixé un objectif de neutralité carbone pour 2050.

Union européenne

L'UE s'est engagée en 2015 à réduire ses émissions de CO2 d'au moins 40% d'ici 2030 par rapport à 1990, "insuffisant" pour un monde à +2°C, selon le CAT.

La Commission européenne a proposé de relever cet objectif à 55% afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050, proposition sur laquelle les Etats membres se prononceront en fin de semaine.

Le Royaume-Uni sorti de l'UE a déjà inscrit l'objectif de neutralité carbone dans sa loi et a annoncé jeudi vouloir réduire ses émissions de 68% d'ici 2030 par rapport à 1990.

Inde

Comme pour la Chine, l'engagement initial de l'Inde est basé sur une réduction de l'intensité carbone: de 33 à 35% d'ici 2030 par rapport à 2005. Une trajectoire "compatible" avec un monde à +2°C, selon le CAT.

L'Inde n'a pas déposé de nouvelle NDC.

Russie

La Russie, qui a formellement rejoint l'accord de Paris en 2019, a déposé sa première contribution nationale il y a deux semaines.

Elle reprend des engagements précédents de parvenir en 2030 à 70% du niveau des émissions de 1990 (donc une baisse de 30% sur la période), jugés "considérablement insuffisants" par le CAT.

Japon

Le Japon s'était engagé en 2016 à réduire ses émissions de 26% d'ici 2030 par rapport à 2013. Sa nouvelle NDC soumise en mars n'a pas modifié ce chiffre, "très insuffisant" pour le CAT.

Mais le nouveau Premier ministre Yoshihide Suga a annoncé fin octobre un objectif de neutralité carbone en 2050.

Neutralité carbone

Pour le long terme, l'accord de Paris évoque l'objectif d'"équilibre" entre émissions et absorption des gaz à effet de serre "au cours de la deuxième moitié du siècle".

De plus en plus de pays annoncent des dates plus précises et plus proches pour la neutralité carbone, la plupart pour 2050.

"Plus de 110 pays se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050", a indiqué le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres la semaine dernière. Dont 11 du G20.

Une poignée de nouvelles contributions

Moins de 20 pays représentant moins de 5% des émissions mondiales ont pour l'instant déposé une nouvelle NDC, selon le World Resources Institute. Et 130 se sont engagés à rehausser leurs engagements dans leur nouvelle contribution.

La Convention de l'ONU sur les changements climatiques, qui s'attend à des retards, présentera le 21 février son évaluation des nouveaux engagements reçus d'ici le 31 décembre.

Commentaires

sirius

La France avec son malheureux 1 % des GES n' a pas sa place dans ce palmares des pollueurs ;
Inutile de nous seriner que nous devons sauver la planète avec les éoliennes

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