Les importations de pétrole russe de la Chine au plus haut depuis l'invasion de l'Ukraine

  • AFP
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La Chine a presque doublé en mai ses importations de pétrole russe par rapport à février 2022, quand a débuté l'invasion de l'Ukraine, offrant à la Russie une alternative face aux sanctions occidentales.

Les Occidentaux ont adopté des sanctions sans précédent contre la Russie en représailles à son invasion de l'Ukraine. Ils ont notamment réduit leurs importations d'hydrocarbures russes, dont l'Union européenne était très dépendante. La Russie est depuis en quête de nouveaux débouchés et se tourne pour cela davantage vers l'Asie.

Dernière illustration en date : la Chine a acheté le mois dernier à la Russie quelque 9,71 millions de tonnes de pétrole brut, selon des chiffres officiels publiés mardi par les Douanes chinoises. Il s'agit d'un niveau record depuis l'invasion russe de l'Ukraine. Ce volume a quasiment doublé par rapport à février 2022, quand la Chine avait acquis 5,4 millions de tonnes de pétrole russe. Le mois suivant, Pékin importait encore 6,3 millions de tonnes de pétrole de son voisin russe.

La démarche de Pékin contraste avec l'attitude des Occidentaux, qui tentent de réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes depuis le début de la guerre en Ukraine.

Rapprochement

À plusieurs reprises, les pays occidentaux, États-Unis en tête, ont mis en garde Pékin contre tout soutien au président russe Vladimir Poutine, qui permettrait à Moscou d'atténuer l'impact des sanctions.

Les données publiées mardi soulignent le rapprochement opéré ces derniers mois entre Pékin et Moscou au niveau économique. Elles paraissent également dans un contexte de redémarrage de l'économie chinoise, depuis la levée en décembre des restrictions sanitaires qui pénalisaient l'activité du géant asiatique.

Du fait de ses confinements à répétition et de mises à l'arrêt d'usines, la Chine était l'an dernier moins gourmande en matières premières. Elle est néanmoins devenue en 2022 le premier client de la Russie dans le secteur énergétique, permettant à Moscou, sous le coup de sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine, de ne pas voir s'effondrer ses exportations de gaz.

Pour le seul mois de mai, le montant des échanges commerciaux entre la Chine et la Russie a atteint un niveau record depuis le début de la guerre en Ukraine, à 20,5 milliards de dollars (19,2 milliards d'euros). Anciens rivaux durant la Guerre froide, la Chine et la Russie renforcent également ces dernières années leurs relations diplomatiques.

Cette tendance s'est accélérée depuis le début de la guerre en Ukraine, un conflit dans lequel Pékin se dit neutre. La Chine, qui n'a jamais condamné publiquement l'invasion russe, a publié en février un document appelant à un "règlement politique" du conflit et à respecter l'intégrité territoriale de tous les pays, sous-entendu Ukraine comprise.

Lors d'un sommet en mars à Moscou, le président chinois Xi Jinping a invité Vladimir Poutine à venir à Pékin cette année.

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