Efficacité énergétique : des progrès au plus bas depuis 10 ans selon l'AIE

  • AFP
  • parue le

Les progrès dans l'efficacité énergétique vont atteindre leur plus bas niveau depuis dix ans cette année en raison de la crise du Covid-19, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) publié jeudi. "Je suis très inquiet par le fait que les améliorations dans l'efficacité énergétique mondiale se situent désormais à leur rythme le plus bas en une décennie", a souligné le directeur exécutif de l'organisation, Fatih Birol.

L'intensité énergétique, un indicateur qui rapporte l'activité économique mondiale à la consommation d'énergie, devrait en effet progresser de seulement 1% cette année, selon les projections de l'AIE. C'est le rythme le plus faible depuis 2010. Cette tendance s'explique par un ralentissement dans la construction de nouveaux bâtiments plus économes en énergie ou encore des achats de nouvelles voitures moins gourmandes en carburant.

Les investissements dans l'efficacité énergétique devraient au total chuter de 9% cette année dans le monde. Des industries qui utilisent beaucoup d'énergie, comme la métallurgie ou la chimie, semblent aussi avoir été moins affectés par la crise que d'autres secteurs d'activité plus sobres.

Pour l'AIE, la tendance actuelle est bien inférieure au niveau requis pour combattre le réchauffement climatique et la pollution de l'air. L'agence, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique, appelle à des mesures "urgentes" pour redresser la barre. Elle note que les plans de relance font la part belle au secteur du bâtiment et au soutien aux véhicules électriques, mais elle incite à explorer d'autres pistes comme les équipements électriques de nouvelle génération. Elle remarque aussi qu'il y a eu peu de moyens alloués à l'efficacité des véhicules thermiques.

L'AIE regrette aussi de très forts déséquilibres régionaux dans la prise en compte de cette priorité : l'Europe concentre à elle seule 86% des mesures de stimulus public destinées à l'efficacité.

"L'efficacité énergétique devrait être tout en haut de la liste des choses à faire pour les gouvernements à la recherche d'une reprise durable : c'est une machine à créer des emplois, elle stimule l'activité économique, elle économise de l'argent aux consommateurs, modernise des infrastructures vitales et réduit les émissions", souligne Fatih Birol. "Il n'y a aucune excuse pour ne pas lui consacrer beaucoup plus de ressources", selon lui.

Commentaires

Christian Méda…

L'intensité énergétique, cet indicateur qui rapporte l'activité économique mondiale à la consommation d'énergie, ne tient pas compte du fait qu'une usine ou entreprise qui produit moins ou pas du tout, comme cela a été le cas pour un grand nombre d'entreprises au cours de 2020, comporte dans sa consommation une part incompressible d'énergie, quasi forfaitaire, indépendante du taux de production. Même les responsables techniques ou production de sites de production tombent des nues lorsque notre société leur met en évidence ce forfait. Dés lors, toute réduction de la production induit une dégradation de ce stupide indicateur.
J'imagine qu'en 2021, ces "agences" vont mettre la meilleure performance énergétique au crédit de leurs actions concrètes en faveur de la lutte contre le réchauffement.
Foutaises !
Je souhaiterais plutôt profiter de cette observation 2020 pour induire une attention plus pertinente sur ces consommations "forfaitaires" qu'il faut savoir lier, fixer, au cycle de production. Mais ça, c'est un travail de fourmi sur lequel nos grands économistes n'iront jamais se pencher, faute de s'y perdre, corps et âmes.
Pour l'heure, ce taux de 1% en 2020 n'est pas si mauvais !

Albatros

Comme nombre de macro-indicateurs, l'intensité énergétique globale est sans doute jugé pertinent pour ceux qui font des déclarations politiques à l'emporte-pièce, dont notamment les "lanceurs d'alertes" que l'on pourrait baptiser les "fouteurs de trouille": c'est simpliste et facile à manipuler pour porter le discours écolo classique du YAKAFOKON.
Il est bien dommage que l'AIE se perde dans un tel exercice de comm' de bas étage.
Une des retombées de cette "pensée", c'est l'illusoire "Mécanisme de Compensation Carbone" dont on nous rebat les oreilles -même chez les "vertueux" du MEDEF qui font les yeux doux à Mme Tubiana- pour soi-disant "protéger" l'industrie européenne. Elle se base sur une "méthode" dite ACV, dont la présentation est "sexy' pour les écolos -YAKAFOKON - et dont les annonces sont désastreuses tellement elles sont déconnectées de toute réalité technique concrète...

Ajouter un commentaire

Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.