Liban : nouveau bond du prix de l'essence, levée de facto des subventions

  • AFP
  • parue le

Le Liban a levé de facto les subventions sur l'essence mercredi, fixant de nouveaux prix proches du taux de la monnaie locale sur le marché noir au Liban, où le salaire minimum suffit désormais à peine pour faire le plein.

Le prix de 20 litres d'essence sans plomb 95 a été fixé à 302.700 livres libanaises, selon le tarif hebdomadaire annoncé par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), soit environ 15 dollars (12,9 euros), selon le taux au marché noir.

Depuis le mois de juin, les prix de l'essence ont augmenté de 550% dans le pays en plein effondrement économique.

"Le prix de l'essence a été fixé cette fois sur la base de 20.000 livres pour un dollar, à la demande de la Banque centrale", a indiqué à l'AFP une source haut placée au ministère de l'Energie, indiquant que cette décision était liée à la hausse mondiale des prix du pétrole.

La livre s'échangeait mercredi sur le marché noir à environ 20.500 pour un dollar.

"Ce qui s'est produit aujourd'hui est une levée totale des subventions sur l'essence (..) et cette hausse va se répercuter sur tous les services et notamment les transports", a affirmé à l'AFP le président des syndicats des distributeurs d'essence, Fadi Abou Chacra.

Le salaire minimum, qui est toujours fixé à 675 000 livres, suffit à peine pour faire le plein dans un pays où les transports publics sont quasi inexistants.

Depuis le début de la crise à l'automne 2019, la monnaie locale a perdu environ 90% de sa valeur face au billet vert, provoquant une inflation à trois chiffres. Et 78% des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, contre moins de 30% avant la crise, selon l'ONU.

Depuis plusieurs mois, les autorités lèvent progressivement les subventions sur les produits de base à mesure que les réserves de la Banque centrale en devises s'épuisent.

Au cours des dernières semaines, les subventions sur le mazout et le gaz domestique ont été progressivement levées, sans annonce officielle. "Mon salaire vaut désormais quatre bidons d'essence", a ironisé sur Twitter Hoda, une internaute.

Ajouter un commentaire