L'Iran confirme des « travaux préparatoires » à une éventuelle reprise de l'enrichissement de l'uranium

  • AFP
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L'Iran a confirmé vendredi par la voix de sa vice-présidente Masoumeh Ebtekar que des "travaux préparatoires" à la reprise de l'enrichissement de l'uranium étaient en cours, au cas où l'accord sur le nucléaire iranien deviendrait caduc.

Elle a souligné à Vilnius que son pays voulait que le maintien de cet accord soit confirmé "le plus tôt possible" et qu'il "ne pouvait pas attendre indéfiniment".

La préservation de l'accord de 2015 avec les grandes puissances, après le retrait de Washington le mois dernier, devrait être assurée "le plus tôt possible, car l'Iran ne peut pas attendre indéfiniment", a déclaré Mme Ebtekar dans un entretien avec l'AFP, répondant à la question sur le délai accordé par Téhéran aux puissances européennes, à la Russie et à la Chine pour sauver l'accord.

"Nous avons été un joueur honnête en ce qui concerne ces engagements, nous avons fait de notre mieux et montré nos bonnes intentions. Nous faisons face à une région très volatile. Nous devons être capables de protéger notre économie, notre pays. (...) Nous avons indiqué notre volonté d'aller de l'avant, mais avec nos conditions, d'aller de l'avant avec le JCPOA (sigle officiel de l'accord, ndlr)", a ajouté la vice-présidente chargée des femmes et de la famille, qui est scientifique de formation.

Elle a répété que le guide suprême iranien Ali Khamenei avait ordonné des travaux préparatoires afin que l'Iran soit prêt "à enrichir de l'uranium à l'avenir". "Ces préparations sont en cours, le tout dans le cadre du JCPOA", a déclaré la vice-présidente, qui a participé à Vilnius à un Forum mondial des femmes leaders politiques.

L'uranium enrichi peut être utilisé comme combustible pour la production d'électricité mais aussi, à haute concentration, à la fabrication de bombes atomiques. L'Iran a toujours affirmé que son programme nucléaire était uniquement à visée pacifique et civile, contrairement aux accusations des États-Unis et d'Israël.

L'accord de 2015, qui vise à exclure toute dimension militaire, est fragilisé par la décision le 8 mai du président américain Donald Trump de se retirer de ce texte conclu au terme de plusieurs années de marathon diplomatique.

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