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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a averti mercredi les États-Unis qu'il y aurait des "conséquences" s'ils essayaient d'interdire à son pays l'accès au détroit stratégique d'Ormuz.
Le gouvernement américain, qui ne cesse d'augmenter la pression contre la République islamique, a annoncé cette semaine des sanctions contre tout pays qui continuerait à acheter du pétrole iranien.
"Nous pensons que l'Iran continuera à vendre son pétrole, nous continuerons à trouver des acheteurs pour notre pétrole et nous continuerons à utiliser le détroit d'Ormuz comme passage sûr pour les ventes de notre pétrole", a dit Mohammad Javad Zarif à New York, où il participait à une session de l'ONU. "Mais si les États-Unis prenaient la mesure folle de tenter de nous empêcher de faire cela, alors ils devraient se préparer aux conséquences", a-t-il ajouté.
Les États-Unis, proches alliés des États arabes du Golfe, ont eu pendant des années des confrontations en mer sans gravité avec l'Iran, qui a menacé de fermer le détroit d'Ormuz par lequel passe 20% du pétrole mondial.
"C'est dans l'intérêt de notre sécurité nationale de garder ouvert le Golfe persique, de garder ouvert le détroit d'Ormuz. Nous l'avons fait par le passé et nous continuerons à le faire à l'avenir", a dit M. Zarif. "Mais les États-Unis devraient savoir que quand ils entrent dans le détroit d'Ormuz, ils doivent parler à ceux qui protègent le détroit d'Ormuz - les Gardiens de la Révolution iranienne".
Les États-Unis ont placé début avril les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, sur leur liste noire des "organisations terroristes étrangères". C'est "la première fois" qu'une organisation "faisant partie d'un gouvernement étranger" est ainsi visée par Washington, avait déclaré le président américain Donald Trump.
M. Zarif a affirmé que M. Trump était influencé par ceux qu'il a appelés avec ironie "la bande des B": le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed et John Bolton, le conseiller américain à la sécurité nationale. "La bande des B veut que les États-Unis prennent des mesures insensées, et ce ne sera pas la première fois que les États-Unis prendraient des mesures risquées pour lesquelles d'autres ont conspiré", a-t-il soutenu.