Loi de programmation énergétique : le projet du gouvernement présenté au mieux en juin

  • AFP
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Le projet de loi de programmation énergétique, qui devra fixer les trajectoires de la France dans chaque énergie, pourrait être présenté en juin, a "espéré" mercredi la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier Runacher.

Le texte de programmation énergétique "a vocation à être présenté lorsque la concertation (publique) sur l'avenir de notre mix énergétique sera terminée, fin janvier pour ce qui est des consultations", a expliqué la ministre, auditionnée au Sénat.

Il y aura ensuite les "travaux de préparation de la loi et une présentation je l'espère au mois de juin, qui donnera lieu ensuite à un examen" par le Parlement.

La ministre n'a en revanche pas précisé les dates d'examen ni a fortiori d'adoption de ce texte, "les agendas législatifs étant assez chargés" par ailleurs.

Cette loi quinquennale dite de "programmation sur l'énergie et le climat" (LPEC) doit déterminer les objectifs de la France pour chaque énergie à horizon 2033. Elle devra notamment acter (ou non) la relance du programme nucléaire souhaitée par l'exécutif.

De nombreux parlementaires et acteurs de ces sujets ont ainsi regretté de voir d'ores et déjà examiner deux lois d'accélération administrative de l'atome et des énergies renouvelables, avant que les objectifs soient actés.

Sur les renouvelables, députés et sénateurs doivent encore tenter d'établir un texte de compromis, en vue d'une adoption définitive. Quant au projet de loi pour accélérer au niveau administratif la construction de nouveaux réacteurs, il est examiné en commission au Sénat.

L'objectif de ce texte est de "ne pas mettre les procédures administratives sur le chemin d'une construction des EPR à horizon 2035-37", a justifié mercredi la ministre devant les sénateurs.

Il s'agit aussi de réduire les coûts, a-t-elle ajouté: "Il est important que le coût de ce nouveau programme soit compétitif, ce qui est beaucoup plus facile à dire qu'à faire : les énergies renouvelables ont un coût de sortie de 60 à 80 euros (le MWh) et c'est dans ce niveau de prix qu'il faudrait pouvoir avoir un prix du nucléaire, et il faudra que nous en fassions la démonstration".

Sur le calendrier de réalisation, "l'objectif de la première coulée de béton, qui est très ambitieux, c'est d'ici la fin du quinquennat, donc 2027. La réalité est que cela risque d'être plutôt fin 2027 que le début 2027, en tenant bien nos calendriers", a-t-elle précisé.

Quant à "la mise en service, je dis 2035-37 car 2035 ce serait sans marge, avec une exécution parfaite du projet, ce qui appelle peut-être un petit complément de temps", a-t-elle estimé.

Enfin, "sur le financement, nous n'avons pas tranché la voie qui sera préférée, mais en tout état de cause il y aura un enjeu de régulation dans le cadre du fonctionnement du marché européen de l'électricité", à discuter avec Bruxelles, a-t-elle dit.

Commentaires

Goldorak

Encore à comparer le prix brut entre renouvelable et nucléaire. Comme si les 2 étaient équivalent en terme d'efficacité...

H2o

bonjour,

60 à 80 €/Mwh: prix sans stockage, si on veut comparer avec le nucléaire il faut l'inclure, on arrive à 150€/Mwh, mais de là à expliquer cela à un politique.... c'est trop technique.

Je ne crois pas à la relance du nucléaire, une fois la crise passée on va recommencer avec les Hulots et compagnie.

Serge Rochain

A quoi ça sert ? Macron s'est déjà engagé à faire 6 EPR qui sortiront au mieux dans 15 ans, qu'il faudra faire produire pendant au moins 50 ans s'ils arrivent à tenir les budgets, mais plutôt 60 ou 70 ans avec les dépassements habituels des budgets . Donc des machines à prix démentiels qui manqueront de carburant uranium dans environ 40 ans maintenant, et donc inamortissable... passez à la caisse les enfants et petits enfants. Il fallait ces engagements pour faire réélire Macron , et il est passé.... que ça marche ou pas, aucune importance ! De toutes les façons, le déclin de l'uranium avec début de la pente croissante de son prix c'est pour 2025/2026 dans le pire des cas et en 2030 il sera déjà inabordable, les réacteurs américains s'arréteront les premiers (money is money) puis les chinois qui auront sécurisé un peu les appros au Kazhakstan, puis ce sera notre tour....trop cher et de plus en plus cher, la non compétitivité sera consommée juste après 2030, bref, on en n'a pour encore 7 à, 8 ans avec le nucléaire, donc les 6 EPR macroniens ne verront jamais le jour, abandonnés en cours de route, et marche arriere toutes, mettez la vapeur du les renouvelables, comme tout le monde avant qu'il ne soit trop tard.

Larderet

Ce qu’a dit la ministre Pannier-Runacher montre que le gouvernement, si elle s’exprime en son nom, n’a aucune envie d’engager un nouveau programme nucléaire :
- loi d’accélération administrative pas encore déposée quand celle sur les ENR est déjà votée en première lecture,
- loi de programmation LPEC déposée pas avant juin,
- premier béton coulé pas avant 2027 (plutôt fin 2027),
- première mise en service pas avant 2035 -37, alors qu’un parc de 58 réacteurs à été construit et mis en service dans un délai comparable,
- financement soumis à des discussions au niveau européen.
Mme. Pannier-Runacher fait par ailleurs état d’un objectif de coût du nucléaire futur de 60 à 80 €/MWh (comparable au renouvelable intermittent), ce qui prouve qu’elle n’a pas lu ou compris l’étude RTE « futur énergétique 2050 » qui montre clairement que ce paramètre n’est pas pertinent pour définir la composition d’un parc électrique et que les scénarios sont d’autant plus favorables vis-à-vis des différents critères (économique, production de CO2, implantation au sol, économie de matériaux…) qu’ils intègrent une plus grande part de nucléaire dans le mix électrique.

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