Loi pour l'accélération des énergies renouvelables : les réactions de la filière après le vote à l'Assemblée

  • AFP
  • parue le

Avec la loi pour l'accélération des énergies renouvelables, adoptée mardi à l'Assemblée nationale, la France reconnaît le besoin de déployer ces modes de production, nécessaires tant au climat qu'à l'approvisionnement du pays, ont réagi mardi les représentants du secteur auprès de l'AFP.

  • Michel Gioria, délégué général de France Energie Eolienne (FEE) : "C'est un tournant, car c'est la première loi en France dédiée aux énergies renouvelables. C'est aussi la première fois que certains sujets sont mis en avant: la planification, la redistribution des fruits de la transition...

    Les élus locaux ont non seulement un nouveau rôle mais une coresponsabilité dans la définition de « zones d'accélération ».

    En revanche, les débats à l'Assemblée ont montré à droite et à l'extrême droite une forme de négation des faits et une vraie prise de distance avec le sujet climatique, sous couvert de défense du nucléaire. Quant à la gauche, les partis vont devoir gérer et travailler leurs contradictions, entre renouvelables, biodiversité, planification..."
     
  • Daniel Bour, président d'Enerplan, syndicat du solaire : "Cette loi, c'est la reconnaissance officielle de la nécessité de développer massivement et rapidement les énergies renouvelables sur nos territoires, aussi bien pour des raisons climatiques que de sécurité énergétique.

    C'est un message clair aux préfectures et aux commissions intervenant dans la délivrance des autorisations.

    Maintenant, il faut aller au bout, via les textes réglementaires pour la rendre praticable, des moyens humains dans les administrations...

    La plupart des pays ont accéléré. En 2022, le volume européen de raccordement des installations solaires s'est élevé à 41 gigawatts (GW), soit près de 50% de croissance, à comparer, en France, à 2 GW et une croissance nulle! 2023 doit lancer le mouvement en France: nous pouvons faire 4 GW dès cette année."
     
  • Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) : "Le tournant est le fait que le gouvernement ait pris conscience du retard de la France dans les énergies renouvelables, et que le Sénat ait approuvé largement le projet de loi.

    Mais à l'Assemblée, le débat s'est transformé en rassemblement d'inquiétudes, et les députés ont réduit l'ambition du texte. C'est assez attristant. Le mot « accélération » dans le titre ne suffit pas. Il reste deux semaines d'ici la Commission mixte paritaire (réunissant Sénat et Assemblée, NDLR), pour que certains freins disparaissent (notamment les nouveaux critères ajoutés à l'éolien terrestre) et que d'autres dispositions reviennent (notamment le raccourcissement des procédures d'instruction des dossiers).

    Nous en appelons à la raison et au sens de l'intérêt général des parlementaires, à leur capacité à porter un discours plus positif aussi. Ce texte sera-t-il porteur d'une ambition ? Ou avancera-t-on à reculons ? On aura la réponse dans 15 jours."

Commentaires

Serge Rochain

Nyssen : "Le tournant est le fait que le gouvernement ait pris conscience du retard de la France dans les énergies renouvelables"

Pas du tout, Macron s'est rendu compte qu'avec le nucléaire on allait à la catastrophe avec le nucléaire et que sa commande de 6 EPR2, dont il n'a pas la moindre idée de ce que c'est, lui permettait d'obtenir les voies de la droite pour sa réelection, et ça a bien marché, mais que sur le plan de l'efficacité c'etait complétement nul, et sur celui de l'économie un désastre ! Tant pis dans 7 ans au pire on arretera tout et on passera le nucléaire feu-nouveau aux pertes et profits. On mettra le paquet sur le maintient de l'ancien nucléaire pour se donner le temps de nous équiper en renouvelables et..... basta comme disent certains.

Blaizot

serge
toute production décarbonée est bonne à prendre mais l'exemple de l'Allemagne est édifiant ; avec plus de 500 milliards d'euros injectés dans les Enr ils sont encore très dépendants au charbon/lignite ou au gaz (tuyau russe hier, GNL américain aujourd'hui comme le reste de l'Europe) pour compenser les périodes longues (cet été par exemple ou en hiver quand l'anticyclone sibérien se déplace sur l'Europe)) d'intermittence avec pourtant un éolien offshore très développé : plus de 2000 éoliennes en Mer du Nord...quand la France en a moins de ...100 ..C'est de cela dont il faut convaincre nos concitoyens ; que quand nous en aurons des centaines, la situation sera meilleure qu'en Allemagne ou en UK quant à l'utilisation massive de fossiles en back up des éoliennes et quant au prix de l'électricité. Pour qu'une énergie soit populaire il faut qu'elle soit soutenable (prix, quantité, écologie) sur tous les aspects.. Ce n'est pas par des anathèmes que vous y arriverez . En 2023, ayez le courage de la nuance !

Serge Rochain

Comme d'habitude la sornette des 500 milliards d'euros injectés dans le renouvelable fait éternellement surface par des zozos incapable d'expliquer ce qu'il y a dedans et qui seraient du même niveau si la transition energétique allemeande se faisait au profit du nucléaire au lieu d'être à celui des renouvelables dont la facture en propre ne dépasse pas 100 milliards, et même plutôt mois.
Au lieu de colporter de telles aneries sachez que l'essentielle de la dépense pour la transition dont vous vous gargarisez c'est l'indemnisation des spoliés de cette transition, proriétaires de mines et de centrales à charbon, salariés licencies de ces activité, caisse de retraite des mineurs en faillite faute de cotisants propriétaires de centrales nucleaires..... arretez d'emmerder les gens qui se donnent la peine de savoir avec votre verve d'ignorants qui ne mériteraient même pas une reponse ! !

Jean

Jules Nyssen du SER : "Nous en appelons à la raison et au sens de l'intérêt général" l'intérêt est en effet le seul mot d'ordre du SER, l'intérêt croissant des actionnaires voraces des stés d'ENR intermittentes. "porteur d'une ambition" dit-il ? Laquelle ? Couvrir la France de panneaux au sol, sur terres agricoles et naturelles (sur les toitures privées comme publiques, les affiliés au SER ne perçoivent pas de pognon) alors que : "Selon des calculs effectués par les experts du World Economic Forum, l’emprise au sol des panneaux photovoltaïques est de 22 mètres carrés par MWh (Mégawatt heure) produit. Elle est comprise entre 8,4 et 247 mètres carrés par MWh pour les éoliennes terrestres ..." alors que "Ajoutons qu’il est d’autant plus nécessaire d’installer de très grandes quantités d’équipements en mobilisant toujours plus de surfaces que la production réelle des éoliennes terrestres correspond en moyenne dans l’année à seulement 23% de leur capacité nominale et celle des panneaux photovoltaïques a à peine 14% de cette même capacité nominale."
Sans compter les centrales à gaz dont il faut ajouter les coût du KWh et l'impact CO2 à ces éoliennes et panneaux photovoltaïques intermittents, centrales à gaz qui sont forcément couplées pour compléter les absences de production ENRi, comme en baie de St Brieuc, où pour pallier à l'éolien offshore d'Iberdrola (62 éoliennes en mer sur 75 km2), EDF a commandé à Siemens une centrale à gaz à proximité.

Houyo

Jean, vous n'êtes pas énergéticien et ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Vous ne maitrisez pas les éléments que vous avancez, ce qui vous fait dire d'énormes bêtises.

Un exemple, extrait de Futurs énergétiques 2050 de RTE : «Tous les scénarios supposent un effort substantiel du pays sur toutes les technologies d'ENR (énergies renouvelables), sans exception».
Vous voulez comprendre pourquoi : allez le lire. Celui-là ou la pléthore d'autres qui partout dans le monde arrivent à la même conclusion. Même la SFEN s'y est résolue et présente dorénavant ENR et nucléaire comme des solutions complémentaires.
D'après vous, l'ensemble des experts du sujet se trompent ou c'est vous (et malheureusement de nombreux autres, notamment en commentaires de ce site) qui avez raté quelque chose ?

Jean

Le seul obstacle que je rencontre avec Houyo est la matérialisation de sa réponse à mon intervention : impossible de me servir de sa réponse dématérialisée sur le web comme papier toilette.

Albatros

Le tout ENR est une bêtise énorme et il est grand temps de mettre de l'ordre dans ce lobby qui a détruit le bouquet énergétique de la France en infestant l'ADEME et le ministère de la transition écologique, devenu le ministère des écolos.
S'il faut des ENR là où c'est pertinent sur certaines zones maritimes et/ou terrestres (dans le jardin et autour de la maison de Rochain), il faut vraiment arrêter les conneries.
A croire que la France a échangé son nucléaire contre l'indulgence de l'Allemagne sur sa dette, en attendant la prochaine tutelle du FMI ?

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