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La ministre britannique des Finances Rachel Reeves a jugé vendredi nécessaire de "réformer" le système de protection sociale du pays, qui "coûte trop cher", au moment où le Royaume-Uni entend accroître ses dépenses militaires dans un contexte économique déjà difficile.
"Nous devons réformer notre système de protection sociale, car en l'état, il pénalise les contribuables en coûtant trop cher", a déclaré la chancelière de l'Echiquier - son titre officiel - au podcast britannique "Electoral dysfunction".
Ce système "pénalise notre économie en maintenant trop de personnes piégées dans des allocations chômage, et il pénalise les bénéficiaires eux-mêmes, qui restent enfermés dans le système d'aides plutôt que d'être activement accompagnés vers l'emploi", a-t-elle ajouté.
"Nous nous privons de la contribution de ces personnes", a-t-elle souligné.
Le presse britannique se fait l'écho depuis plusieurs jours de l'intention de la ministre de couper drastiquement dans les dépenses publiques pour équilibrer les comptes, alors que l'activité économique ne décolle pas.
Le plan du gouvernement sur les énergies "vertes" pourrait aussi en faire les frais, affirme le Financial Times vendredi, évoquant de possibles coupes dans le budget (fixé à 8,3 milliards de livres sur cinq ans) de l'entreprise publique Great British Energy, créée pour investir dans les éoliennes flottantes, l'énergie marémotrice ou le nucléaire.
Le ministère de l'Energie a assuré vendredi à l'AFP être "pleinement engagé envers GB Energy, qui est au coeur de notre mission de faire (du pays) une superpuissance de l'énergie propre", refusant de commenter d'avantage ce qu'il considère être des spéculations.
Mme Reeves, qui a promis une discipline de fer sur les finances, a vu ces derniers mois sa marge de manoeuvre budgétaire se réduire. Les taux d'emprunt de la dette britannique ont atteint en janvier leur sommet depuis 25 ans - avant de redescendre un peu.
La chancelière souligne que "le monde a changé" depuis la présentation en octobre du premier budget du nouveau gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet, qui comprend une forte hausse des cotisations patronales, très décriée par les entreprises, et des emprunts exceptionnels, uniquement pour investir.
Aux difficultés économiques du Royaume-Uni s'ajoute l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, dont les décisions sur les droits de douane pourraient encore entraver l'activité. Londres a aussi annoncé la semaine dernière l'augmentation de ses dépenses de défense, dans le contexte de la guerre en Ukraine et du désengagement annoncé des Etats-Unis.
Mme Reeves, qui vise un équilibre des recettes et des dépenses de fonctionnement, doit prononcer un discours sur les finances publiques le 26 mars, s'appuyant sur de nouvelles prévisions de l'organisme public de prévision budgétaire OBR.
La ministre, qui a aussi lancé jusqu'en juin un examen détaillé des dépenses du gouvernement, avait déjà appelé en décembre les ministères britanniques à chercher des économies dans leurs budgets à hauteur de 5%.