Méditerranée orientale : Berlin salue la reprise des discussions gréco-turques

  • AFP
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La ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a salué mardi la reprise des pourparlers entre Athènes et Ankara pour désamorcer leur crise au sujet des hydrocarbures en Méditerranée orientale, jugeant qu'une "nouvelle aggravation" devait être évitée.

"Ce qui est décisif, c'est la reprise du dialogue. Une nouvelle aggravation en Méditerranée doit être évitée", a assuré la ministre à l'issue d'une rencontre à Berlin avec son homologue turc, Hulusi Akar. "J'espère que toutes les parties vont saisir la chance de (mener) un dialogue. L'Allemagne joue ici un rôle de médiateur", a-t-elle souligné, précisant avoir eu des entretiens téléphoniques avec ses homologues grec et chypriote en marge de cette rencontre.

La Turquie et la Grèce ont repris fin janvier un dialogue, interrompu il y a cinq ans, après des mois de tensions entre ces deux pays membres de l'Otan. Faisant fi des mises en garde de l'Europe, Ankara a organisé ces derniers mois plusieurs missions d'exploration gazière dans des eaux grecques, provoquant une crise diplomatique d'une ampleur inédite depuis 1996, année où les deux pays avaient frôlé la guerre.

À l'issue de ces premiers pourparlers à Ankara, des sources diplomatiques turques avaient indiqué à l'AFP que les contacts exploratoires se poursuivraient à Athènes, sans toutefois donner de date. Les contentieux et la méfiance demeurent vifs : Athènes a prévu d'acheter 18 avions de combat Rafale à la France, en réaction aux démonstrations de force turques en Méditerranée orientale.

L'Allemagne, qui entretient des liens étroits avec les deux pays, mise sur l'apaisement notamment en raison de l'importante communauté turque sur son territoire. Son chef de la diplomatie, Heiko Maas, s'était tendu à Ankara peu avant la reprise du dialogue gréco-turc et avait salué à cette occasion les "signaux positifs" adressés par le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Annegret Kramp-Karrenbauer a également insisté sur le fait que la Turquie était et demeurait "un partenaire important au sein de l'Otan" tout en assurant avoir abordé "les thèmes difficiles".

L'Union européenne avait favorablement accueilli la reprise du dialogue, y voyant un "signal positif" pour les relations entre Ankara et Bruxelles. Bruxelles a également annoncé que l'UE continuait de travailler sur des sanctions contre Ankara décidées en décembre mais constatait la volonté d'apaisement affichée par les responsables turcs.

Commentaires

Frédéric

Les Allemands, beaucoup trop proches - sinon toujours allés - de la Turquie et fossoyeurs de l'économie grecque "oublient" que la conception turque du dialogue et de la négociation est la suivante :

"Tout ce qui est à toi est à moi, et tout le reste se négocie - surtout si tu me le donne. Mais si tu ne me le donne pas, je te le vole (éventuellement après t'avoir trucidé)."

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