Méthanier du Havre: "On importe déjà du gaz de schiste", répond Pannier-Runacher aux Verts

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La France "importe déjà du gaz de schiste" et on ne peut distinguer "molécule par molécule" les différents types de gaz naturel liquéfié qui arrivent par bateau en France, a répondu la ministre Agnès Pannier-Runacher aux sénateurs écologistes sur le projet de terminal méthanier au Havre.

Dans un examen studieux du projet de loi en faveur du pouvoir d'achat au Sénat, le ton est quelque peu monté avec l'interpellation de l'écologiste Ronan Dantec sur "l'impact carbone" du projet du Havre et l'importation de gaz de schiste américain en France.

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a souligné qu'"on importe déjà du gaz de schiste", car la "fracturation hydraulique est utilisée aujourd'hui dans la plupart des gisements onshore dans le monde, y compris en Russie d'ailleurs".

En l'espèce, avec le projet de terminal méthanier flottant du Havre "on parle bien du gaz naturel liquéfié (GNL), un dispositif liquide qui réunit différents liquides portés par différents camions ou différents pipes, qui sont recueillis à l'étranger et finissent dans un bateau", a-t-elle ajouté.

On ne peut distinguer les différents types de gaz "molécule par molécule", a-t-elle insisté. "C'est comme si vous me disiez que vous connaissez très exactement, à l'eau de votre robinet, quelle est l'origine de la source du robinet".

"Aucune des trois mandatures précédentes n'a interdit l'importation de gaz de schiste", a rappelé la ministre.

"Je pense que ça intéresse beaucoup de monde qu'il n'y ait strictement aucune transparence sur le type de gaz qui arrive dans le bateau", lui a rétorqué Ronan Dantec.

La technique de la fracturation hydraulique, qui pollue les eaux, et l'exploitation du gaz de schiste sont interdites en France depuis des lois de 2011 et 2017.

Le projet de loi en faveur du pouvoir d'achat prévoit la mise en service en septembre 2023 d'un terminal méthanier flottant dans le port du Havre, afin de diversifier les sources d'approvisionnement en gaz.

Les sénateurs ont voté un petit amendement du gouvernement réduisant de 45 jours à un mois le délai de consultation des deux communes concernées par le projet du Havre.

Mme Pannier-Runacher a souligné l'utilité du terminal pour l'hiver 2023 et la nécessité de se préparer à une éventuelle coupure du gaz russe, compte tenu du contexte international.

Commentaires

Vilcoyote

c'est maintenant qu'ils se réveillent les verts?

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