- Connaissance des Énergies avec AFP
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Il faudra 500 milliards de dollars d'investissement dans les infrastructures minières d'ici 2040 pour répondre aux besoins attendus en cuivre, lithium, nickel, graphite et terres rares, a déclaré un représentant de la Banque mondiale vendredi lors d'une conférence à Paris.
« La sécurité minière des pays de l'OCDE est menacée »
"Satisfaire la demande attendue en cuivre, lithium, nickel, graphite et terres rares nécessitera plus de 500 milliards de dollars d'investissement dans l'activité minière d'ici 2040, et 1 700 milliards de dollars d'ici 2050 en activité minière, transformation et infrastructures", a déclaré Guangzhe Chen, vice-président de la Banque mondiale chargé des infrastructures.
Ces matériaux souvent regroupés sous la dénomination de minéraux critiques - la liste peut différer d'un pays à l'autre et évoluer au gré des besoins - sont clés pour de nombreux secteurs d'activité, notamment ceux ayant trait à la réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
Panneaux solaires, éoliennes, batteries, véhicules électriques… "Des secteurs d'activité allant de la santé à l'aéronautique, la défense ou l'électronique sont dépendants de ces éléments", a exposé Guangzhe Chen lors d'une conférence organisée par la Banque mondiale et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
"La sécurité minière des pays de l'OCDE est menacée, tandis que les pays en développement riches en minéraux n'ont pas pleinement tiré parti de leurs ressources pour s'industrialiser, créer des emplois ou stimuler la croissance locale", a-t-il encore estimé.
Problème de disponibilité de la main d'œuvre
Dans ce contexte, les pays de l'OCDE ont un "rôle clé à jouer dans la mise en relation de l'offre et de la demande grâce à des instruments financiers intégrés" pour porter l'investissement.
Fin octobre, des experts du cabinet EY avaient expliqué à l'AFP que le secteur de l'industrie minière était actuellement plutôt peu enclin à réaliser de gros investissements et à prendre des risques, davantage préoccupé par des problématiques de court terme comme leur structure de coûts et leur productivité.
Ces spécialistes estimaient que les facteurs de prudence tenaient aux incertitudes sur le prix de plusieurs métaux en recul, comme celui du nickel par exemple, ainsi qu'à la complexité des nouveaux projets miniers où les teneurs sont souvent moins importantes et les coûts d'infrastructures souvent plus élevés qu'auparavant. L'ensemble pesant sur la rentabilité potentielle des sites.
En outre, le secteur fait face à un problème de disponibilité de la main d'œuvre, n'ayant "historiquement pas une bonne image auprès des talents", selon Moez Ajmi, associé EY chargé des industries extractives.