Nouveau nucléaire : EDF engage des demandes d'autorisations pour les futurs EPR de Penly

  • AFP
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Le conseil d'administration d'EDF a engagé les procédures d'autorisation pour les premiers réacteurs du nouveau programme nucléaire voulu par Emmanuel Macron, a-t-on appris jeudi auprès du groupe. "EDF engage les procédures d'autorisations nécessaires au lancement des travaux de construction de la première paire de réacteurs EPR2 à Penly (Seine-Maritime), ainsi que les autres procédures administratives nécessaires à sa réalisation et à son raccordement au réseau de transport d'électricité", indique le groupe dans un communiqué.

L'objectif d'EDF est de lancer les travaux préparatoires mi-2024, précise-t-il. Il doit également transmettre une demande d'autorisation environnementale à la préfecture de Seine-Maritime.

Après avoir analysé le bilan du débat public qui s'est tenu du 27 octobre 2022 au 27 février 2023 sous l'égide de la Commission nationale du débat public (CNDP), le conseil d'administration d'EDF a décidé mercredi "de poursuivre le projet de construction de la première paire de réacteurs EPR2 à Penly en répondant aux attentes exprimées lors de ce débat".

EDF s'engage notamment à "mener un projet exemplaire, en matière de développement durable avec un chantier socialement responsable". Il s'engage également à "informer le public de manière transparente et continue des suites du débat et du projet EPR2", et à se "concerter avec les publics du territoire sur la mise en œuvre de ses engagements sur toute la durée du projet".

Le président Emmanuel Macron a fixé comme objectif la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, dans des centrales existantes. EDF se propose de construire dans l'ordre, une paire à Penly, la suivante à Gravelines (Nord) et une troisième en Auvergne-Rhône-Alpes, à Bugey ou sur le site dit du Tricastin. L'objectif est de mettre en service le premier EPR2 à Penly, au mieux en 2035. "C'est un moment historique", a estimé sur Twitter le président de la région Normandie, le centriste Hervé Morin, la région est "totalement mobilisée pour la relance du nucléaire en France".

Cette nouvelle étape, qui intervient trois semaines après la sortie de la bourse d'EDF et sa prise de contrôle à 100% par l'Etat, ne dissipe pas les zones d'ombre concernant les modalités de financement de ce chantier titanesque, compte tenu de la situation financière du groupe, plombé en 2022 par une dette nette record de 64,5 milliards d'euros. Ce programme de trois paires d'EPR2 mobiliserait jusqu'à 30 000 emplois par an pendant la phase de construction, et plus de 10 000 pendant la phase d'exploitation, selon EDF.

Commentaires

Olivier DE BOISSEZON

ah, cette phrase de l'AFP Energie : " compte tenu de la situation financière du groupe, plombé en 2022 par une dette nette record de 64,5 milliards d'euros."
Ma question : pourrait on disposer via l'AFP d'une décomposition de cette dette immense ?
Ce serait intéressant de voir apparaitre le poids important de l'ARENH dans l'origine de cette dette.
Il y a les travaux urgents dans le nucléaire bien sur, mais pas que.
Car durant la pénurie de production nucléaire de l'hiver dernier, EDF a dû acheter de l'énergie sur les marchés à des prix rédhibitoires et affolants, pour honorer son engagement à vendre du nucléaire historique à 52€/MWh. Et à qui acheter ? A des gros producteurs actifs sur le Marché comme Engie ou Total... Et qui achète à EDF via l'ARENH ? Engie par exemple, ou Total Energie.
C'est une gabegie organisée par l'Etat Français actuel, au détriment de la Nation France.
Cet Etat ne s'honore pas trop de son honnêteté intellectuelle autour de la "re-nationalisation" d'EDF.
Cela donne plutôt l'impression de vouloir tout "cacher sous le tapis".
Pour moi, EDF serait plutôt devenu l'acronyme d'Esclave de France, pour le grand bénéfice des Entreprises Privées, au détriment du Bien Commun de la Nation, de la France.

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