Nucléaire : l'ASN demande des analyses supplémentaires à EDF sur les problèmes de corrosion

  • AFP
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EDF a apporté des éléments tendant à montrer "la tenue" des tuyaux concernés par des fissures de corrosion sur des systèmes de sécurité de certains réacteurs nucléaires, a indiqué jeudi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui demande cependant plus d'investigations pour faire le tour des circuits.

"S'agissant de la sûreté des réacteurs en fonctionnement, EDF a apporté des justifications de la tenue mécanique des tuyauteries concernées, et des éléments tendant à montrer que les fissures ne se propagent que sur une épaisseur limitée", souligne l'ASN dans une note publiée jeudi.

Toutefois, le gendarme du nucléaire demande des analyses complémentaires, notamment pour s'assurer que le phénomène ne concerne pas d'autres tuyaux liés au circuit primaire principal.

De fait, les investigations menées sur les quatre réacteurs de Chooz et Civaux et à Penly 1 ont mis évidence des indications pouvant correspondre à ce phénomène de "corrosion sous contrainte" également sur les tuyauteries du système de refroidissement du réacteur à l'arrêt (RRA), selon l'ASN. Jusqu'ici, ce problème avait été repéré sur les tuyaux du système de refroidissement en cas d'accident (dit "RIS", pour "injection de sécurité").

L'ASN demande des analyses supplémentaires pour éventuellement confirmer le problème sur les RRA, qui sont faits du même acier. "L'objectif est d'identifier l'ensemble des zones concernées et de borner le périmètre du sujet", explique à l'AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN. Pour les RRA, l'enjeu de sûreté diffère des RIS, s'agissant de refroidissement lors d'arrêts programmés et non en cas d'accident. En revanche, il y a un "enjeu industriel" s'il faut réparer, relève M. Collet.

EDF avait d'abord repéré ce phénomène de corrosion sur les RIS à Civaux et Penly, avant de devoir s'intéresser à d'autres sites, l'obligeant à abaisser sa prévision de production nucléaire cette année. À ce stade, EDF a identifié six réacteurs prioritaires à recontrôler au cours d'arrêts prévus d'ici fin avril: Bugey 3 et 4, Cattenom 3, Chinon 3 et Flamanville 1 et 2. L'électricien, "pour compléter sa compréhension du phénomène", va aussi contrôler des réacteurs représentatifs de ses différents modèles et déjà à l'arrêt, souligne l'ASN : Penly 1, Civaux 1, mais aussi Fessenheim 2, pour sa part arrêté définitivement.

EDF développe des moyens de contrôle par ultrason pour mesurer la profondeur des fissures, ajoute l'Autorité. Il prévoit de contrôler ainsi l'ensemble de ses réacteurs à compter de septembre et jusque fin 2023.

L'ASN indique avoir réalisé pour sa part trois inspections à Civaux et une à Penly, notamment sur la mise en œuvre des contrôles des soudures et les conditions de conduite des découpes de tuyauteries à expertiser.

Commentaires

FLUCHERE

L'ASN est totalement légitime dans cette demande qu'EDF avait anticipée.

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