Nucléaire : les micro-fissures détectées à Civaux auront un « impact assez mineur » pour EDF

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Centrale nucléaire de Civaux

Le groupe électricien EDF a confirmé lundi la présence de "deux indications" de micro-fissures sur des tuyauteries liées au circuit de refroidissement du réacteur nucléaire n°2 de Civaux (Vienne), tout en assurant qu'il s'agit à ce stade d'un événement "isolé", sans impact pour la production de l'ensemble du parc nucléaire.

Le souvenir de 2022

Les premiers résultats des analyses menées par EDF sur des soudures de portions de tuyauteries cruciales pour la sûreté des centrales confirment "la présence de défauts" à Civaux 2, a indiqué lors d'un point presse Régis Clément, directeur adjoint de la Division production nucléaire, moins d'une semaine après l'annonce d'une expertise.

Parmi ces défauts, un concerne de la "fatigue thermique", un phénomène "historique" dans le parc nucléaire qui affecte des aciers inoxydables sous l'effet de variations de températures. Le deuxième défaut détecté est "de la corrosion sous contrainte (CSC)".

Il s'agit du même phénomène découvert fin 2021 dans le parc nucléaire, à l'origine d'une crise industrielle sans précédent pour EDF : la production électronucléaire était tombée à un niveau historiquement bas en 2022 en raison de nombreux réacteurs mis à l'arrêt pour des réparations ou des contrôles, menaçant la France de coupures électriques en pleine crise énergétique.

Bien connue dans l'industrie, la corrosion sous contrainte signifie qu'un matériau se dégrade et se fissure au contact d'un environnement chimique.

3 autres réacteurs contrôlés en 2026

La détection de CSC - une fissure de "1 à 2 mm" sur une tuyauterie de plusieurs centimètres d'épaisseur - lors d'un contrôle mené pendant une opération de maintenance programmée de Civaux 2 aura un "impact assez mineur" sur la durée de l'arrêt, a assuré M. Clément, évoquant un report du redémarrage d'environ 15 jours, au 30 juillet.

"Concernant plus largement le parc nucléaire, là aussi, il n'y a aucun impact à date projeté sur la disponibilité du parc et la production, que ce soit sur l'année 2025 ou sur les années ultérieures", a-t-il rassuré. Selon M. Clément, la découverte de CSC à Civaux reste un "événement isolé à ce stade" parmi quelque 200 contrôles menés sur des soudures réparées depuis 2022. "Ça ne veut pas dire que ça sera le dernier. Le phénomène, on le connaît aujourd'hui, on le prévient, on le détecte tôt, mais il peut revenir", a-t-il concédé.

L'un des coudes a été changé et l'autre est en passe de l'être, a indiqué le dirigeant, sans toutefois pouvoir préciser les causes du retour de la corrosion sur un coude de tuyauterie remplacé préventivement en 2022. Le travail d'analyse doit pour cela se poursuivre encore plusieurs semaines.

Sur environ 350 vérifications prévues pour 2025 sur cinq réacteurs (dont Civaux) parmi les 16 les plus sensibles au phénomène, plus de 200 ont été effectuées et n'ont montré aucun autre signe de corrosion, selon EDF. En 2026, trois autres réacteurs seront contrôlés.

EDF a par ailleurs affirmé que cette découverte ne remettait "clairement pas" en cause la production de tritium prévue en collaboration avec le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour la dissuasion nucléaire dans cette centrale constituée de deux réacteurs.

Commentaires

Serge Rochain
Mineur selon EDF ? Le contraire m'aurait étonné
jean-jacques Attia
Depuis votre orbite éloignée, sur votre caillou, êtes-vous bien sûr de comprendre ce dont l'article parle ?
PK
bien dit Jean Jacques en plus le caillou du serge, il est bien fissuré lui ... comme le bonhomme d'ailleur
studer
Essayons une nouvelle fois d’expliquer à M. l’irréductible antinucléaire Rochain en quoi c’est un événement mineur : 1- Parce que les portions de tuyauteries seront remplacées par des neuves en moins de 15 jours ; pendant ce temps la perte de production sera compensée par d’autres réacteurs en fonctionnement qui, étant pilotables contrairement aux éoliennes, s’ajustent à la demande. 2- Parce le phénomène de CSC est connu et désormais sous contrôle, en attendant d’être un jour évité. Il faut faire confiance aux ingénieurs d’EDF (les vrais, pas ceux comme Rochain dont le dogme est le seul totem, à défaut de connaissances et encore davantage d’expérience). Mais bon, inutile de s’obstiner à faire boire un âne qui n’a pas soif.
Serge Rochain
Je vois que la propagation de l'ignorance fait des ravages.

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