OMV (hydrocarbures): bénéfice net fortement affecté par le reflux des cours

  • AFP
  • parue le

Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV a publié jeudi un bénéfice net annuel divisé par plus de deux à cause du reflux des cours et des tensions géopolitiques, à l'image d'autres groupes du secteur.

Il s'est élevé à 1,5 milliard d'euros en 2023, contre 3,6 milliards en 2022 (-59%), pour un chiffre d'affaires en recul de 37%, à 39,4 milliards d'euros.

Comme ses concurrents, OMV avait profité un an plus tôt de la flambée des prix du gaz et du pétrole, dans un marché bouleversé par la reprise économique post-pandémie et l'invasion russe de l'Ukraine. Les prix sont depuis redescendus de ces sommets, même s'ils restent à des niveaux élevés.

Malgré ce recul des bénéfices lié à "des vents contraires considérables", le PDG Alfred Stern a salué dans un communiqué "d'excellents résultats".

De fait, le résultat d'exploitation hors effets exceptionnels et de stocks (CSS), très observé par les analystes, est le deuxième le plus élevé de toute l'histoire de l'entreprise. Il a atteint 6 milliards d'euros (-46%).

Un flux de trésorerie qui permet à OMV de proposer à ses actionnaires un dividende spécial pour la deuxième année consécutive.

Au quatrième trimestre, OMV a constaté "un affaiblissement de la demande des consommateurs en raison des pressions inflationnistes et des défis liés au changement climatique".

Qualifiée de "criminelle" par la star américaine Jane Fonda en visite à Vienne l'année dernière, à cause de son exploitation des énergies fossiles qui "tue la planète", OMV fait face à un problème d'image grandissant.

L'ex-ambassadeur de l'Union européenne à Vienne, Martin Selmayr, avait qualifié en septembre "d'argent du sang" les importations par l'Autriche de gaz russe, qui persistent malgré l'invasion de l'Ukraine.

La dépendance reste forte du fait des liens contractuels qui unissent OMV au géant étatique russe Gazprom jusqu'en 2040.

Face aux critiques, le groupe met en avant sa stratégie de diversification tous azimuts, s'engageant à consacrer 40% de ses investissements dans des projets dits "bas carbone" d'ici à 2030.

Le secteur chimique en Belgique et en Autriche sont notamment privilégiés.

Détenue à 31,5% par l'État autrichien et à près de 25% par le fonds souverain d'Abu Dhabi, la société OMV est cotée en Bourse, intégrée de la production à la distribution, et emploie environ 20.600 personnes dans le monde.

bg/anb/abx

Ajouter un commentaire