Parmi les économies « émergentes », la Chine grande gagnante des investissements dans les énergies propres

  • AFP
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La Chine concentre aujourd'hui le plus gros des investissements dans les énergies propres parmi les économies émergentes et en développement, selon un rapport conjoint de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et de l'International Finance Corporation (IFC) qui appellent à augmenter rapidement les investissements privés.

Ce rapport, fruit d'un travail de l'AIE, émanation de l'OCDE basée à Paris et de l'IFC, membre du groupe de la Banque mondiale, est publié à la veille du sommet pour un nouveau pacte financier organisé à Paris jeudi et vendredi.

Le constat qu'il dresse est sans appel: "quelque 770 milliards de dollars sont investis chaque année dans les énergies propres dans les économies émergentes et en développement, mais la plupart se trouvent dans une poignée de grandes économies", selon ce rapport.

La Chine fait la course en tête en cumulant les deux tiers de ce total avec 511 milliards de dollars investis loin devant l'Afrique, avec 32 milliards. En comptant l'Inde et Brésil, ce sont plus des trois quarts des investissements qui se retrouvent dans les mains des trois grandes économies en développement.

Illustration de cette domination, la Chine a installé 100 GW de nouvelles capacités de production d'électricité photovoltaïque en 2022, accumulant rien qu'en une année, dix fois plus que les 11 GW de capacité solaire en fonctionnement dans toute l'Afrique, relèvent les experts.

"Le monde de l'énergie d'aujourd'hui évolue rapidement, mais il existe un risque majeur que de nombreux pays du monde restent à l'écart", a déclaré le directeur exécutif de l'AIE Fatih Birol, cité dans un communiqué.

Aujourd'hui les 775 millions de personnes qui n'ont pas accès à l'électricité dans le monde vivent dans les économies émergentes et en développement, selon le rapport.

"Pour répondre aux besoins énergétiques croissants" tout en contenant le réchauffement planétaire à +1,5°C par rapport au monde pré-industriel, "les investissements, publics et privés, dans les énergies propres dans les économies émergentes et en développement devront plus que tripler" pour atteindre 2.200 à 2.800 milliards de dollars par an au début des années 2030 et jusqu'en 2050.

En excluant la Chine, "l'augmentation est encore plus forte, revenant à multiplier par sept les investissements annuels" à un niveau de 1.400 à 1.900 milliards de dollars.

Que ce soit dans l'électricité bas carbone, les infrastructures, les carburants à faibles émissions et l'efficacité énergétique, il y a urgence: "Les besoins d'investissement vont bien au-delà de la seule capacité de financement public, ce qui rend urgent d'augmenter rapidement un financement privé beaucoup plus important pour les projets d'énergies propres dans les économies émergentes et en développement", souligne M. Birol.

Commentaires

Finzi

Les experts et monsieur Fatih Birol aiment faire des comparaisons chiffrées qui ne veulent pas dire grand chose et s'émerveillent de la puissance électrique verte croissante en Chine. Quelqu'un pourrait signaler à ces experts que les infrastructures de production d'électricité verte installées chaque année en Chine ne servent, et ne suffisent à peine, qu'à compenser et satisfaire la hausse de la demande, Si ces installations permettaient de "mettre à l'arrêt" les presque 1200 centrales à charbon qui tournent 24h/365j pour produire de l'électricité dans le pays, on pourrait alors se satisfaire des chiffres. Hélas, ce n'est pas le cas. Il faudra attendre 2050 pour voir ces centrales changer leur mode de production, pour adopter des modes moins émetteurs de GES et surtout de CO2, type à gaz cogénération et devenir enfin uniquement des centrales d'appoint. 2050... En attendant, 6000 centrales tournent quotidiennement sur terre, dont la moitié en Chine et le quart en Inde, pour leurs productions d'électricité et industrielles. Pour rappel, ces 6000 centrales à charbon sont, à elles seules, responsables de près de 40% des émissions mondiales annuelles de CO2. C'est le principal foyer de l'incendie climatique ! Mais, rien n'est fait pour les remplacer, du moins si peu... et si lentement... Une honte absolue ! Et tous ceux qui se pâment devant les pseudos efforts de la Chine sont des experts de seconde catégorie à la noix. Pour le moment, la Chine reste le premier émetteur mondial de CO2 et continue de mettre en péril la vie sur terre,

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