- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le prix du baril de brut de référence américain est tombé mardi à son plus bas niveau depuis près de cinq ans, les cours du pétrole subissant les avancées dans les discussions sur l'Ukraine et les perspectives de surplus.
Vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en janvier, chutait de 2,64% à 55,32 dollars, après être tombé jusqu'à 54,98 dollars, un niveau inédit depuis février 2021.
Son équivalent européen, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, tombait de 2,53% à 59,03 dollars, après être passé plus tôt mardi sous la barre des 60 dollars pour la première fois depuis mai.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité lundi de "progrès" dans les négociations avec les Etats-Unis pour mettre fin à la guerre avec la Russie, ce qui pourrait avoir comme conséquences un allègement des sanctions contre le pétrole de Moscou.
"Nous sommes plus proches aujourd'hui que nous n'avons jamais été" d'un accord, a pour sa part estimé Donald Trump.
"Les avancées des pourparlers de paix réduisent la prime de risque géopolitique" qui soutenait les prix du pétrole jusqu'ici, soulignent les analystes de DNB.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les exportations de Moscou ont chuté de 420.000 barils par jour en novembre, dans un contexte de sanctions américaines et de frappes de drones menées par l'Ukraine.
Un accord pourrait donc davantage inonder le marché, en facilitant le retour nombreux barils russes.
"Plusieurs faux départs ont déjà marqué l'année" dans les pourparlers sur l'Ukraine, tempère Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown.
D'après Kathleen Brooks, de XTB, le marché se concentre aussi "sur un excédent attendu sur le marché pétrolier, ainsi que sur les signes d'une offre supérieure à la demande dans le Golfe et aux États-Unis".
Le pétrole brut du Moyen-Orient livré immédiatement vaut en effet moins que celui livré plus tard, un signal clair d'un excès d'offre à court terme.
Conserver du pétrole implique en effet des coûts, ce qui explique que les acteurs du marché ne soient pas incités à le stocker, sauf si le gain est important.
Or, les inquiétudes sur la demande persistent, dans un contexte d'accroissement des quotas de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).
Le fait que des cargaisons du Venezuela fassent "demi-tour en raison de la menace de nouvelles interceptions par les forces américaines et d'une cyberattaque" du groupe pétrolier public Petroleos de Venezuela (PDVSA) "ne suffit pas à faire naître l'idée d'une pénurie de pétrole brut lourd", renchérit John Evans, de PVM Energy.
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