Pétrole: le Brent au plus haut depuis début décembre après l'attaque d'un tanker

  • AFP
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Les cours du pétrole se sont tendus en fin de séance vendredi et ont fini en hausse après l'attaque d'un tanker britannique revendiquée par les rebelles yéménites Houthis, qui ravive la menace d'une perturbation des approvisionnements au Moyen-Orient.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'est élevé de 1,35%, à 83,55 dollars, au plus haut depuis début décembre en clôture.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui pris 0,84%, à 78,01 dollars, une première en clôture depuis deux mois et demi.

La séance avait démarré dans le rouge, l'or noir ployant sous des prises de bénéfices après la remontée des derniers jours.

Le WTI a ainsi cédé jusqu'à 1,68%, avant que la tendance ne s'inverse, entraîné par la nouvelle d'une attaque visant un tanker britannique, revendiquée par les Houthis.

Les rebelles yéménites ont indiqué, dans un communiqué, avoir tiré des missiles contre un navire britannique, le Marlin Luanda, pétrolier sous pavillon des îles Marshall et à destination de Singapour, selon les données de plusieurs sites de référencement.

Selon les Houthis, le navire a été "touché de plein fouet" et "a pris feu". C'est la première fois depuis le début des attaques à répétition des rebelles yéménites aux environ du Golfe d'Aden qu'un tanker est touché.

"Ca a fait bondir les cours", a commenté Phil Flynn, de Price Futures Group. "Les risques géopolitiques pèsent. Les craintes quant à l'offre tirent le marché."

Le cabinet d'analyse de données Ambrey Analytics avait fait état, plus tôt, d'un autre incident, qui avait vu des missiles exploser près d'un tanker indien transportant du pétrole russe.

Les compagnies pétrolières BP et Shell ont déjà renoncé, jusqu'à nouvel ordre, à emprunter la mer Rouge et le canal de Suez pour ne pas s'exposer à d'éventuels attaques Houthis, pour passer par le Cap de Bonne-Espérance.

Selon le cabinet Eurasia Group, qui s'appuie sur des données de géolocalisation, au moins 70 tankers transitaient en mer Rouge vendredi. Jusqu'ici, de nombreux armateurs et compagnies de transport étaient encore prêts à emprunter le canal moyennant des tarifs relevés, indiquait cette société d'analyse géopolitique.

Pour Daniel Ghali, de TD Securities, cette attaque, seule, ne suffira pas à faire aller les cours beaucoup plus haut. "Il faudrait des éléments supplémentaires" pour faire sortir durablement l'or noir de la fourchette de prix dans laquelle il évolue depuis deux mois.

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