Pétrole: les sanctions américaines ne resteront pas « sans réponse », prévient l'Iran

  • AFP
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L'intensification des sanctions américaines contre les exportations de pétrole iraniennes ne restera pas "sans réponse", a prévenu mercredi le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

Les États-Unis "doivent savoir que leur mesure hostile ne restera pas sans réponse. La nation iranienne ne reste pas les bras croisés face à l'animosité", indique un message sur le compte Twitter en anglais de M. Khamenei, sans précision sur la forme que pourrait prendre une telle "réponse".

"Les efforts des États-Unis en vue d'un boycottage des ventes de pétrole de l'Iran ne les mèneront nulle part", ajoute le message mettant en valeur les extraits d'un discours tenu mercredi par M. Khamenei et dont une partie a été diffusée par la télévision d'État. "Nous exporterons notre pétrole autant que nécessaire et autant que nous le voudrons", a déclaré le numéro un iranien dans ce discours.

La politique de "pression maximale" des États-Unis contre l'Iran a franchi un nouveau seuil lundi quand Washington a annoncé la suppression, dès le 2 mai, des dérogations qui permettaient encore à huit pays d'importer du brut iranien sans tomber sous le coup des sanctions extraterritoriales américaines contre la République islamique.

"Ils prennent leurs désirs pour la réalité s'ils pensent avoir bloqué les ventes de pétrole de l'Iran", a encore déclaré M. Khamenei, pour qui "notre vigoureuse nation et ses responsables vigilants, s'ils travaillent dur, perceront nombre de blocus". "Les ennemis ont pris en vain des mesures répétées contre notre grande nation, notre révolution et [la République islamique], dont la voix soutient la justice dans le monde entier", assure encore le guide. "Sur les questions économiques, ils disent qu'ils veulent mettre la nation iranienne à genou, mais ils doivent savoir que les Iraniens ne cèderont pas", a-t-il ajouté.

M. Khamenei, qui plaide régulièrement pour une plus grande diversification de l'économie iranienne, a également déclaré que l'escalade des sanctions contre les ventes de brut de son pays pourrait être l'occasion d'une "baisse de la dépendance" du pays aux "ventes de pétrole". Mardi, le ministre des Affaires étrangères iraniennes avait qualifié de "terrorisme économique" la dernière mesure américaine.

En 2015, la signature de l'accord international sur le nucléaire iranien avait suscité en Iran l'espoir de voir bientôt la fin de l'isolement économique auquel était condamnée la République islamique depuis des années. Mais le président américain Donald Trump a décidé en mai 2018 de retirer unilatéralement son pays de ce pacte, jugeant qu'il n'offrait aucune garantie solide empêchant l'Iran de se doter de la bombe atomique. La conséquence de cette décision a été le rétablissement des sanctions américaines qui avaient été levées en vertu de l'accord.

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