Possible embargo sur le pétrole russe : un « réel problème » pour le gazole, met en garde la France

  • AFP
  • parue le

Un éventuel embargo européen sur le pétrole russe poserait un "réel problème" pour le gazole , dont l'Europe est une grande consommatrice, a mis en garde mercredi la ministre française de la Transition énergétique.

"Nous avons en Europe et en France à faire face à ce besoin de diesel, qui risque de se faire de plus en plus crucial si des décisions sont prises dans les jours ou les semaines à venir", a déclaré Barbara Pompili, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne.

L'Union européenne réfléchit à un embargo sur le pétrole russe, une possibilité qui devrait être évoquée lors des sommets de l'UE, de l'Otan et du G7 ces prochains jours.

"Ces trois sommets vont être certainement l'occasion de nouvelles discussions sur des sanctions et donc d'éventuelles sanctions sur les importations de pétrole", a noté Mme Pompili, qui s'exprimait lors de la réunion ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à Paris.

"Il faut savoir que chez nous ça va poser un réel problème pour le diesel et que cela va aller bien au-delà des problèmes sur le pétrole que nous pouvons avoir", a-t-elle souligné.

La Russie, plus gros exportateur au monde de pétrole, produit quelque 11 millions de barils par jours de pétrole brut, dont un peu plus de 5 millions sont exportés. Mais le pays exporte aussi 1,5 million de barils par jour de gazole, dont l'Europe et notamment la France - qui n'en produisent pas assez - sont très friandes.

En France, la part des gazoles dans la consommation de carburants routiers reste encore prépondérante à 75,7% en février 2022, selon les chiffres des professionnels du secteur pétrolier.

Le groupe français TotalEnergies, qui a annoncé mardi soir renoncer à tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l'année, a indiqué qu'il ferait venir du gazole d'autres continents, notamment de sa raffinerie Satorp (partagée avec Saudi Aramaco) en Arabie Saoudite.

L'AIE a publié récemment des plans en 10 points pour réduire la dépendance européenne au pétrole et au gaz russes. "Nous ne pouvons pas nous passer d'une analyse du même type sur la question du diesel et sur le besoin que nous aurons tous d'être solidaires notamment en travaillant sur les réserves stratégiques", a plaidé Mme Pompili.

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