Prix de l'électricité : sueurs froides dans les stations de ski avant la saison hivernale

  • AFP
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Des exploitants de stations de ski, en pleine renégociation de leurs contrats de fourniture électrique, se disent très inquiets avant le début de la saison hivernale et appellent le gouvernement à agir pour "remettre de la rationalité" dans le secteur.

Les prix actuels de l'électricité constituent "un premier obstacle énorme", a expliqué à l'AFP Fabrice Boutet, le directeur général de SATA group, société qui gère les remontées de l'Alpe-d'Huez, des Deux-Alpes et de La Grave.

Selon les projections, les tarifs actuels se traduiraient pour le groupe par "une facture qui passe de un à dix, en gros de deux à vingt millions", selon lui. Il devra également composer avec les délestages, aménager vitesses des remontées et heures d'ouverture et travailler sur les économies d'énergie dans la durée, souligne-t-il.

La SATA fait partie des quelque 30% de sociétés de remontées mécaniques amenées à renégocier cette année leur contrat triennal de fourniture de courant, qui expire fin novembre. L'appel d'offres qu'elle a lancé n'a pas abouti et elle négocie à présent "de gré à gré" avec les grands fournisseurs comme EDF et Engie.

"Mais eux aussi sont liés à un prix qu'ils répercutent. Donc je pense que c'est un troisième acteur qui doit venir nous aider et cet acteur c'est l'État. C'est lui le grand arbitre", ajoute le directeur, disant appeler de ses voeux non des aides financières mais un cadre "raisonnable qui permettra aux entreprises de tourner normalement" et de préserver l'emploi local. Cela pourrait prendre la forme d'un "bouclier énergétique", suggère-t-il.

Mais pas question pour la société à ce stade de ne pas ouvrir ses stations cet hiver, assure-t-il, ajoutant que les forfaits devraient pour leur part augmenter de "4%", soit la hausse déjà décidée au printemps.

Même écho à la Compagnie des Alpes, qui gère de nombreuses grandes stations dont Tignes, Val d'Isère, ou La Plagne, lesquelles seront "bien évidemment ouvertes en intégralité durant la prochaine saison d'hiver", selon son directeur général Dominique Thillaud.

L'entreprise "ne demande aucune subvention mais souhaite se joindre aux appels lancés à l'attention du gouvernement pour remettre de la rationalité dans un secteur de l'énergie devenu absolument irrationnel, notamment concernant la fixation du prix", a-t-il déclaré à l'AFP.

Une réunion dédiée à la transition énergétique et à la sobriété énergétique devait rassembler ce mardi le cabinet de la ministre déléguée chargée du Tourisme Olivia Grégoire et des entreprises du secteur touristique, a-t-on appris auprès de plusieurs participants.

Commentaires

Hélène de la R…

Le ski réservé à une infime minorité de privilégiés n'est vraiment pas une priorité. Si je ne peux plus skier cet hiver comme j'aime le faire régulièrement, mieux vaut ça que d'avoir de nouveaux incendies, manquer d'eau ou ne plus avoir une nourriture de qualité.

Albatros

Question angoissante : pourra-t-on aller au ski avec sa rutilante Tesla subventionnée par le contribuable sous l'influence du lobby écolo qui a inventé "l'électricité verte" ?

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