Produire de l'hydrogène « vert » en mer, une première mondiale selon la start-up nantaise Lhyfe

  • AFP
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La start-up nantaise Lhyfe a annoncé mardi avoir produit pour la première fois à l'échelle mondiale de l'"hydrogène vert" à partir de l'électricité fournie par une éolienne flottante au large du Croisic (Loire-Atlantique).

Installé à 20 kilomètres des côtes, ce site de production d'hydrogène offshore appelé SeaLhyfe a fait l'objet de huit mois de tests à terre avant d'être acheminé en mer le 18 mai. Il a ensuite été raccordé en juin au site d'expérimentations Sem-Rev, qui accueille depuis cinq ans une éolienne flottante.

Cette plateforme jaune vif de 21 mètres de long sur 14 de large renferme une électrolyse capable de transformer l'eau de mer, dessalée sur place, en hydrogène et en oxygène, grâce à l'énergie électrique fournie par l'éolienne flottante située à proximité, explique Lhyfe.

Ce site de production expérimental est capable de produire 400 kilos d'hydrogène par jour, soit 1 mégaWatt, selon la start-up. Il restera sur place six mois à un an pour tester la production d'hydrogène en conditions extrêmes (salinité, houle, tempêtes...).

"Nous voulions prouver qu'il est possible de produire de l'hydrogène vert à partir de l'éolien offshore, qui représente un potentiel considérable pour massifier sa production et décarboner plus rapidement l'industrie et le transport", a expliqué Matthieu Guesné, fondateur et PDG de Lhyfe.

La start-up vient d'ailleurs de remporter au sein d'un consortium de neuf entreprises un appel d'offres européen, doté d'une subvention de 20 millions d'euros, pour coordonner le projet Hope, un site de production d'hydrogène sur un parc éolien situé au large d'Ostende (Belgique). Ce site, annoncé pour 2026, sera pour la première fois relié à un pipeline qui acheminera l'hydrogène à terre.

"L'avantage de l'hydrogène est qu'il peut être stocké, contrairement à l'électricité", a souligné Bertrand Alessandrini, directeur général de la fondation Open-C, qui gère le site d'expérimentations Sem-Rev initié par Centrale Nantes.

"Beaucoup d'industriels nous contactent pour venir tester la production d'énergie à partir de la houle, des courants ou de panneaux photovoltaïques flottants", a-t-il ajouté.

Lhyfe, start-up fondée à Nantes en 2017, a inauguré son premier site de production en 2021 à Bouin (Vendée), à côté d'un parc éolien terrestre. L'entreprise, qui emploie environ 200 salariés, construit de nouveaux sites de production en France (Bretagne, Occitanie) et en Europe (Allemagne, Suède).

Commentaires

Olivier DE BOISSEZON

Cette phrase manque de justesse : "400 kilos d'hydrogène par jour, soit 1 mégaWatt,".
Ahh, l'AFP Energie, y a t il un re-lecteur avant mise en ligne ?

Rochain Serge

Oui, peut-être des MWh et pas des MW, mais surtout, il faut espérer qu'il ne s'agit pas d'un aspirateur à subventions sans lendemain

Albatros

Pas mal, l'aspirateur à subvention. Cela fonctionne très bien avec notre ADEME, grosse tirelire, qui finance tout et n'importe quoi, surtout n'importe quoi, à commencer par son millier d'emplois publics maintenant sans doute largement dépassé.

Claude Mandil

Je ne comprends pas les commentaires: une certaine quantité d'hydrogène a un équivalent énergétique, donc des MWh. Si c'est par jour, ça donne une puissance moyenne, donc des MW. Je ne sais pas si les chiffres de l'article sont exacts mais les unités le sont.

Georges

1W = 1J / sec
Donc non, 400 kg par jour n'est pas équivalent à une puissance moyenne sur la journée. Ca donne une quantité d'énergie produite par jour donc des MWh ou des Joules ou ce que vous voulez comme unité d'ENERGIE mais pas de puissance!

Claude Mandil

Bien sûr, mais 24 MWh par jour font 1 MWh par heure, donc...1MW! Bien entendu c'est une moyenne,, ou plus exactement une capacité, la puissance instantanée est la puissance appelée par le matériel utilisant l'hydrogène, qui peut varier

Gilles Gabolde

Oui, M. Mandil. Vous avez raison ! Comme le rappelle L'ADEME dans son rapport Rendement de la Chaîne Hydrogène de janvier 2020, pour produire un kilo d'H2 à 30 bar avec un électrolyseur, il faut environ 58,7 kWh électriques.
Pour 400 kg, il faudra 23480 kWh. Disons 24000 kWh ou 24 MWh, soit une machine d'une puissance de 1 MW.
Un exIFP

Georges

Autant pour moi... on parle ici de la puissance installée de l'installation de production de l'H2 et non de l'energie contenu dans l'hydrogène produit

La tournure de la phrase de l'article porte à confusion...

Gilles Gabolde

Moi aussi je n'aime pas les mélanges d'unités. Les journalistes ne sont pas toujours rigoureux.
Ici il faut une puissance moyenne de 1 MW, donc d'une éolienne de puissance supérieure puisque le rendement est en général de 40%.

Rochain Serge

Pour une éolienne terrestre c'est plutôt 25% en moyenne sur plusieurs années, mais 2022 a été moins venteuse que la moyenne des années précédentes avec seulement 21.6% mais cela résulte d'une mauvaise distribution du parc eolien avec la moitié des éoliennes dans seulement 2 régions du nord est de la France et ne représentent ENR que 16%de la surface du territoire a elles deux. Ce n'est donc que du facteur de charge de cette zone réduite que l'on parle.
Serge Rochain

Gilles Gabolde

Monsieur Rocain, il semble que l'article parle d'une machine offfshore, donc avec un rendement normalement plus élevé que 22%. On doit pouvoir avoir 1 MW de moyenne avec une machine pas très puissante de l'ordre de 3 MW.
Mais il faudrait des éléments plus précis dans l'article pour conclure. 400 kg d'H2 par jour permet de faire le tour de la terre avec une voiture à hydrogène bien conduite (1kg/100 km).
Pas mal les ENR.

Rochain Serge

Vous avez raison Monsieur Gabolde elle serait située à 20 Km des côtes, mais si l'offshore affiche des facteurs de charge de l'ordre de 40% et même 45% c'est parce que ces machines sont aujourd'hui situées essentiellement en mer du Nord et en Baltique ou les vents sont plus puissants et plus régulier qu'aux latitudes plus basses en Atlantique. Pour l'Atlantique, nous manqons de recul pour savoir ce qu'il en sera, nous n'y avons encore que qu'un seul parc opérationnel et depuis peu, ce n'est donc pas suffisant pour avoir une idée réaliste de ce sur quoi on peut compter pour le proche atlantique. Ce sera certainement meilleur que que le 25% terrestre et plus proche de 30, peut-être même 35% mais certainement pas 40 ou 45% comme en mer du Nord. et Baltique. C'est faute d'avoir des résultats propres au contexte, que je ne référais qu'à l'éolien terrestre. Nous avons tellement de retard dans ce domaine que c'en est consternant. Nous nous étions engagé lors de la cop21 de 2015 à Paris à disposé de 6 GW opérationnele en offshore pour l'échéance 2020 et nous n'avons toujours pas le premier GW en 2023, mais les autres engagements n'ont pas été mieux tenus, alors.....

Gilles Gabolde

Oui, Monsieur Rochain. C'est pour cela que je pense qu'une machine de 3 MW doit pouvoir fournir 1 MW de moyenne ( rendement 33%).
Produire 400 kg H2/jour est une première réussite.
On entend déjà les anti "moulins à vent" dire qu'il faut encore ramener cet H2 à terre et le compresser et, etc, etc...

Rochain Serge

Une grande part de l'avenir du H2 se trouve certainement dans sa capacité à mémoriser l'énergie, c'est à dire dans la fonction de stockage pour un usage différé dans le temps. Mais cette utilisation de l'électricité ne se justifie que pour ne pas perdre les surproductions électrique en les stockant pour les ressortir dans les périodes de souproduction... Or nous sommes encore loin d'être en surproduction d'électricité pour l'usage direct. Pour cette raison je pense que les investissements dans l'H2 sont prématurés mais font défaut dans les dispositifs de production des renouvelables, eolien, solaire, hydraulique, methanidation, pyrogazeification... pour lesquels le retard est colossal par rapport à nos voisin comme en absolu.

pillet

Pourquoi ne pas couvrir cette barge (presque 30m² de panneaux solaires en complément de l’énergie fournie par l’éolienne ?

pillet

Doit on comprendre que l’éolienne raccordée à l’installation à une puissance de 1MW ?
en tous cas 400kg de dihydrogène, si je ne m’abusé, cela fait un volume d’environ 4500m³ (sphère d’environ 10m de rayon)
Actuellement toutes les installations qui produisent du dihydrogène par électrolyse l’utilisent sur place (bilan econonique et énergétique non favorable au transport)...
D’autre part les meilleurs rendements pour l’electrolyse sont obtenus à haute température...
Le stockage nécessite donc de diminuer le volume et d’augmenter d’autant la pression (P×V ~ Cte), ce qui consomme une par de l’énergie... la chaleur produite étant trop faible pour contribuer à l’amélioration de rendement de l’électrolyse...

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