- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les cours du pétrole ont pris de la vitesse mardi à la faveur d'un rebond technique après la chute de la veille provoquée par l'Opep+, la perspective d'une demande d'essence en hausse à l'approche de l'été soutenant également les prix.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a gagné 3,19% à 62,15 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, a bondi de 3,43% à 59,09 dollars.
L'annonce par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d'une accélération du retour de ses barils sur le marché "a effrayé les opérateurs hier", faisant chuter les cours du brut, explique auprès de l'AFP Robert Yawger, de Mizuho USA.
L'Arabie saoudite, aux côtés de la Russie et de six autres membres de l'Opep+, vont sortir de terre 411.000 barils de plus par jour en juin, comme en mai, selon un communiqué publié samedi, alors que le plan initial prévoyait une augmentation de seulement 137.000 barils.
Réagissant à cette annonce, lundi, le pétrole s'est approché de son niveau le plus bas depuis 2021.
La demande faiblissante en raison des perspectives économiques assombries par la guerre commerciale lancée par Donald Trump, et l'offre abondante avec l'ouverture des vannes par l'Opep+, ont fait fortement chuter les prix depuis le début de l'année.
Mais les prix bas du pétrole poussent les opérateurs à l'achat mardi, et "nous observons aujourd'hui un nouvel élan" sur le marché, note M. Yawger.
En outre, certains acheteurs spéculatifs "s'attendent à une annonce positive en matière de négociations commerciales dans les prochains jours (...) par exemple avec l'un de nos principaux partenaires commerciaux pour le pétrole, comme le Japon, le Canada ou un pays de l'Union européenne ", ajoute-t-il.
Le pétrole est aussi soutenu par la demande d'essence, qui a été "plutôt positive" aux Etats-Unis ces dernières semaines, selon l'analyste.
"Du moment où la demande d'essence est importante, il faut envoyer du brut dans les raffineries pour en produire", résume M. Yawger.
Le marché va ainsi scruter la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) mercredi, pour voir si la tendance se confirme.
"Les opérateurs espèrent que la demande d'essence se maintiendra (...) jusqu'à l'été", période où la consommation de carburant est importante, conclut-il.