Réchauffement climatique : 24 jours de dérogations pour les centrales nucléaires en 2022

  • AFP
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Les centrales nucléaires françaises ont eu recours pendant un total de 24 jours à des dérogations liées à la température maximale des eaux qu'elles ont rejetées en 2022, année marquée par des épisodes de canicule, a indiqué mardi la division lyonnaise de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Dans le détail, ces dérogations ont été mises en place neuf jours pour la centrale du Tricastin (Drôme), huit jours pour celle du Bugey (Ain), six jours pour Golfech (Tarn-et-Garonne) et un jour pour Saint-Alban (Isère). L'élévation de la température du fleuve "n'empêche pas le refroidissement des réacteurs. L'enjeu est réellement lié au rejet de l'eau et à son impact sur l'environnement", a déclaré Nour Khater, cheffe de la division de Lyon de l'ASN.

L'été 2022 a été marqué par des épisodes caniculaires intenses, une sécheresse historique cumulés à des tensions sur les ressources énergétiques, a-t-elle rappelé. L'ASN "s'est assurée que cette situation n'a pas eu de conséquence sur la sûreté des centrales nucléaires et de la maîtrise de l'impact sur l'environnement des rejets", a affirmé Mme Khater.

Pour 2023, l'ASN a demandé à EDF d'anticiper les éventuelles difficultés liées au respect des limites de rejets thermiques et de transmettre fin mai 2023 les premiers éléments des éventuelles demandes de dérogations thermiques pour les sites concernés. Ces dossiers font l'objet d'une consultation des services de l'Etat en juin.

L'année 2022 a également été marquée par un programme approfondi d'EDF de contrôle et d'expertise sur les différents réacteurs lié à la découverte de "corrosion contrainte" sur un type de tuyauterie.

L'organisme a jugé "globalement satisfaisant" le niveau de sûreté nucléaire et de radioprotection en Auvergne-Rhône-Alpes en 2022, même si des efforts sont attendus sur les centrales du Bugey et de Cruas en termes de sûreté nucléaire.

Pour celle du Bugey, l'ASN considère que les performances de la centrale nucléaire se sont dégradées en 2022 : des "fragilités sur la mise en configuration des circuits, la gestion des essais périodiques, la planification et la réalisation des activités de maintenance" sont notamment évoquées.

À Cruas, l'ASN "a relevé une recrudescence d'écarts et de non-qualités de maintenance lors des arrêts des réacteurs, et considère que la qualité de réalisation des activités de maintenance n'est pas à l'attendu".

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