Recherche et sûreté nucléaire : l'État veut réorganiser les instituts français en transférant les compétences de l'IRSN

  • AFP
  • parue le

Le gouvernement a annoncé mercredi son intention de transférer les compétences de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) vers d'autres institutions concernées par ces sujets, visant des "synergies" au moment où il souhaite relancer un programme nucléaire en France.

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a demandé mercredi aux responsables de l'IRSN, de l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire, gendarme du secteur nucléaire civil, NDLR) et du CEA de lui proposer d'ici fin février de "premières mesures et une méthode de travail pour mettre en oeuvre ces orientations", indique son ministère.

Une "feuille de route plus détaillée" sera ensuite produite "en vue de la loi de finances 2024". "Il a été décidé que les compétences techniques de l'IRSN seront réunies avec celles de l'ASN, en étant vigilant à prendre en compte les synergies, avec le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et le Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la Défense (DSND)", a annoncé le ministère.

Cette mesure a été décidée lors du "Conseil de politique nucléaire" réuni le 3 février par Emmanuel Macron et qui a "pointé l'importance de conforter l'indépendance et les moyens de l'ASN", ajoute le communiqué.

Selon le ministère, "cette évolution conduira à renforcer l'indépendance du contrôle en matière de sûreté nucléaire, au sein d'un pôle unique et indépendant", et à "renforcer les compétences et fluidifier les processus d'examen technique et de prise de décision de l'ASN pour répondre au volume croissant d'activités lié à la relance de la filière nucléaire souhaitée par le gouvernement". L'exécutif veut en outre "augmenter les synergies en matière de recherche et développement dans le domaine nucléaire", et "garantir dans le temps, au sein de la nouvelle organisation, l'excellence des équipes".

Selon le ministère, ces orientations seront mises en œuvre "en préservant les conditions de travail et de rémunération des personnels de l'IRSN, et en maintenant des moyens correspondant à l'exercice de ses missions".

Interrogé par l'AFP, l'IRSN n'a pas fait de commentaire. Établissement public créé en 2001 et héritier d'une lignée d'instituts, l'IRSN est la vigie scientifique française du risque radiologique. Revendiquant les valeurs d'"indépendance, connaissance, proximité", et doté de 1 700 salariés (chercheurs, chimistes, ingénieurs...), il compte parmi ses missions le suivi quotidien du niveau de la radioactivité en France, mais aussi à l'étranger, et apporte son expertise à l'ASN dans les dossiers concernant notamment le parc nucléaire de l'hexagone.

Commentaires

de la Roche

L'état, le gouvernement voudrait... meuh non, Macron à décidé comme d'hab

Serge Rochain

Bien sur ! et il fera n'importe quoi comme d'habitude

Zamur

Vous souvenez-vous des manifestations contre la Loi Travail ? Les syndicalistes en grève, donc hors du contrôle hiérarchique se permettaient de manipuler des réacteurs nucléaires. J'ai interrogé l'ASN sur cet aspect de fonctionnement dégradé, et la DRIRE m'a répondu que ces aspects de sécurité sont dans la compétence du ministère de l'Intérieur. Qui a dit "dangereux" ?

Houyo

Et bien maintenant on sait comment ils vont faire pour construire les EPR2 en 10 ans.

antoine

Il faut croire que le lobbying d'EDF a finalement porté ses fruits puisqu'EDF vient d'obtenir le démantèlement de l'IRSN, avec l'aide de l'ASN apparemment.
Fini l'indépendance de l'expertise nucléaire en France et retour 20 ans en arrière.
En 2002 pour créer l'IRSN il a fallut une enquête, un rapport, des discussions, etc. en 2022 avec Macron, il a fallut, ... ...rien ! Juste le fait du prince.

Christian Méda…

Les responsables de l'IRSN, de l'ASN et du CEA n'ont encore proposé aucune mesure ni méthode de travail pour mettre en œuvre ces orientations, ça ne fait rien, les anti Macronistes primaires crient déjà haro sur le baudet. Cela dénote ce que je savais déjà, un haut niveau de haine pour un pouvoir courageux qui s'est glissé il y a six ans entre des partis politiques faillis. Normal, ils en croquaient !

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