Réforme de la sûreté nucléaire en France : le projet de loi débattu au Sénat à partir du 7 février

  • AFP
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Le projet de loi visant à réorganiser la gouvernance de la sûreté nucléaire dans une nouvelle entité sera débattu à partir du 7 février au Sénat, selon l'ordre du jour de la chambre haute du Parlement dévoilé mercredi.

La Conférence des Présidents du Sénat a fixé, à la demande du gouvernement, l'agenda parlementaire de ce texte controversé pour la rentrée de début 2024, avec un examen en séance publique à partir du 7 février, et un vote final prévu le 13 février à 14h30.

Ce projet de loi "relatif à l'organisation de la gouvernance de la sûreté nucléaire et de la radioprotection pour répondre au défi de la relance de la filière nucléaire", vise à fusionner deux entités, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) - l'expert technique du nucléaire - et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) - le gendarme des centrales.

Le projet de loi du gouvernement, qui doit être présenté en Conseil des ministres le 20 décembre, suscite des critiques notamment de l'intersyndicale de l'IRSN, qui a déjà lancé un appel à manifester auprès de ses salariés pour cette date. Elle craint que cette fusion soit source de "désorganisation".

La réforme avait initialement été introduite par le gouvernement par voie d'amendement au printemps, mais avait alors été rejetée au Parlement.

Commentaires

jean-Pierre MANIN

Je reste persuadé que c'est une erreur de fusionner ces deux entités. Le problème est né de la rivalité de ces deux organismes et de l'égo de leur deux directeurs. L'ASN qui veut contrôler l'IRSN et l'IRSN qui s'arroge le droit de publier des rapports où il met en demeure l'EDF sans prendre l'avis de l'ASN. Il outrepasse ainsi ses prérogatives. Cela a donné lieu à des fermetures non indispensables de certains réacteurs lors d'une période critique après le COVID qui nécessitait déja la non disponibilité de nombreux réacteurs pour maintenance différée. Alors changeons les deux directeurs de ces deux officines en rappelant les règles et les missions de chacun. Hormis ce problème, les personnels de ces deux entités font un travail remarquable et je crains que la fusion n'entraîne une baisse générale d'efficacité. J'ai personnellement travaillé avec l'IRSN et fait partie de l'ASN à une époque où chacun restait dans son rôle d'excellence.
J.P.Manin , retraité, ex Inspecteur de la sûreté nucléaire et de la radioprotection au CNRS.

ant

Je suis d’accord avec vous sur le constat mais le problème dépasse le simple ego du patron de l’IRSN. C’est toute une culture d’administration qui a été mise en place et qu’il est devenu impossible à bouger sans reprise en main de l’ASN. C’est du gâchis, mais n’oublions pas que la soixantaine de réacteurs Français (en comptant les anciens) ont été construits à une époque où il n’y avait pas l’IRSN et où ça fonctionnait bien. Espérons seulement que les vraies compétences techniques de l’RSN soient convenablement intégrées à la nouvelle structure (qui s’appellerait ASNR d’après certaines rumeurs) et que la politique des directeurs soit mise de côté.

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