Relance du nucléaire: l'ASN met en garde contre le risque de "fraudes" et "contrefaçons" dans la filière

  • AFP
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En 2023, 43 cas de "fraudes" ou "contrefaçons" dans la filière nucléaire ont été signalés à l'autorité chargée de la sûreté, l'ASN, qui redoute de voir ce risque devenir "potentiellement plus important" sur fond de relance de l'atome en France.

"C'est un sujet de vigilance qui n'est pas négligeable, qui peut toucher la totalité de la filière, qui peut être un sujet potentiellement plus important", a mis en garde mardi Bernard Doroszczuk, le président de l'ASN mardi lors de ses voeux à la presse.

"Nous sommes dans un contexte où les projets vont considérablement augmenter. Le fait de lancer un programme de six (réacteurs) EPR2, voire plus, le fait de développer des projets de petits réacteurs nucléaires (SMR ou AMR), ça va mettre la filière nucléaire en tension avec une fourniture (de composants, de matériels) de plus en plus grande, avec des plannings qui peuvent être en tension eux-mêmes avec la volonté de faire vite", a expliqué M. Doroszczuk.

En 2023, 43 situations de fraudes, contrefaçons ou irrégularités ont ainsi été signalées à l'ASN, soit dans la moyenne des années précédentes. Trois d'entre elles pour les cas de "fraudes avérées" ont donné lieu l'an dernier à un signalement auprès du procureur de la République, a indiqué M. Doroszczuk

Différentes situations peuvent ainsi être remontées à l'ASN soit par les exploitants eux-mêmes comme EDF ou Orano (ex-Areva), soit par le biais du système d'alerte interne de l'autorité.

L'ASN a cité par exemple "des résultats d'essais qui sont modifiés pour pouvoir être déclarés conformes".

D'autres cas portaient sur la fourniture de cartes électroniques. Au moment de faire des tests, les exploitants ont constaté que les composants n'étaient pas conformes aux spécifications qui avaient été requises à l'achat.

L'ASN souhaite pouvoir "limiter au strict minimum ce risque", ce qui implique de "développer des mesures de prévention, et ne pas se reposer uniquement sur le contrôle", a plaidé M. Doroszczuk.

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