Repsol (pétrole): perte nette de 1,9 milliard d'euros au 2T due à la pandémie

  • AFP
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Le pétrolier espagnol Repsol a publié jeudi une perte nette de 1,9 milliard d'euros au deuxième trimestre, due à la chute des prix de l'or noir et du gaz et à la baisse de production provoquée par la pandémie de nouveau coronavirus.

Sur l'ensemble du premier semestre, la perte nette atteint près de 2,5 milliards d'euros, en raison de la révision à la baisse de la valeur des stocks, et de celle des actifs d'exploration et de production, explique Repsol dans un communiqué.

Après avoir chuté à l'ouverture des échanges à la Bourse de Madrid, le titre se stabilisait vers 8H45 GMT, en petite hausse de 0,34% dans un marché stable.

Le groupe rappelle avoir évolué "dans un contexte conditionné par la pandémie mondiale, l'effondrement des prix du brut et du gaz et la chute extraordinaire de la demande".

Les ventes dans les stations-service en Espagne ont par exemple chuté de 48% au deuxième trimestre en raison du confinement de la population.

Le groupe précise que son résultat net ajusté, qui reflète selon lui mieux son activité en ne tenant pas compte des stocks, atteint 189 millions d'euros au premier semestre.

Au deuxième trimestre, la perte nette ajustée n'est que de 258 millions d'euros.

La branche Exploration et production a enregistré une perte nette de 141 millions d'euros au deuxième trimestre, tandis que la branche Industrie (raffinage) voyait son bénéfice chuter de 95% à 8 millions d'euros.

Face à l'étendue de la crise, Repsol prévoit désormais de réduire de 450 millions d'euros ses coûts opérationnels (contre 350 millions estimés fin avril) et de renoncer à de nombreux investissements, pour une valeur totale de 1,1 milliard d'euros.

Le groupe affirme disposer de liquidités à hauteur de près de 10 milliards d'euros, et avoir levé 3 milliards d'euros via des émissions obligataires au cours du premier semestre.

Malgré ces "résultats faibles (...) Repsol est une des entreprises multi-énergétiques avec les meilleures perspectives", notamment grâce à une "comptabilité saine" et "une présence toujours plus importante dans les énergies renouvelables", estiment dans une note les analystes de Bankinter.

Repsol, qui s'est engagé à réduire à zéro ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, a commencé depuis janvier la construction de deux parcs photovoltaïques dans le centre et le sud-ouest de l'Espagne, d'une capacité installée de respectivement 126 et 264 mégawatts, pour un investissement total de 300 millions d'euros.

La société pétrolière prévoit de développer sept projets de production d'énergie renouvelable dans la péninsule ibérique, dont le premier à entrer en fonction, fin 2020, sera le parc éolien Delta, en Aragon (nord de l'Espagne), un investissement de 300 millions d'euros d'une capacité de 335 mégawatts.

Repsol a également annoncé jeudi un investissement dans des projets éoliens et solaires au Chili, dont la capacité installée devrait atteindre 1.600 mégawatts en 2025. Le groupe ne précise pas le montant total de l'investissement, mais indique que pour mener ces projets à bien, il procédera à une augmentation de capital de 168 millions d'euros afin de créer une co-entreprise avec le groupe espagnol Ibereolica Renovables.

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